Connaissez-vous le test de la page 99 ? j'ai découvert ce principe sur Livraddict il y a quelques temps et j'ai trouvé la technique sympa pour savoir si un livre que l'on hésite à lire est susceptible de nous plaire ou non. Ci-dessous l'explication de ce test tirée de Wikipédia :
"Selon Ford Madox Ford (écrivain et éditeur anglais), à la page 99, qui se situe habituellement vers le quart ou le tiers d'un roman, les personnages et l'intrigue sont en place et le rythme et l'équilibre installés permettent au futur lecteur de juger s'il a envie ou non de lire l'ouvrage."
Bien sûr, si vous ne lisez que des pavés de 600 pages, la règle est légèrement faussée car l'action n'est alors pas forcément assez engagée. Cependant, cela donne toute de même une idée un peu plus précise de ce qui peut nous plaire ou non dans une histoire. Depuis quelques temps, j'applique le test de la page 99 régulièrement. Surtout parce que je trouve souvent dans les boites à livres des ouvrages dont l'auteur m'est inconnu et dont fatalement je ne connais pas le style. Si la page 99 ne me plait pas, je repose le livre. Il y a peu, j'étais vraiment hésitante car le livre sortait totalement de ma zone de confort, la page 99 m'a convaincue de me lancer.
Je vous propose donc de découvrir chaque semaine la page 99 d'un livre que je n'ai pas encore lu. Certains ont "subi" ce test de ma part, d'autres non. J'espère en tout cas vous donner envie d'élargir vos lectures grâce à ces extraits !
Aujourd'hui : La page 99 de La fille de Kali de Céline Denjean
" L'Isle-Jourdain, vendredi 10 mai 2013, 13 heures.
Eric choisit une table légèrement isolée dans le petit restaurant et s'y installa avec Amanda. Il régnait dans l'air une agitation propre aux sales affaires. Partout, les gens parlaient de la mort de Marc Boule, le fameux historien d'art décapité. Ils commandèrent le menu du jour et Amanda entama la conversation :
- Tu le connaissais ce Boule ?
- Vaguement entendu parler, lui répondit Eric en se servant un verre de rouge. C'était une grosse pointure dans son domaine. C'est tout ce que je sais.
- Mmm... Le type a forcément trempé dans une affaire louche, tu crois pas ? mentit Amanda. Ne meurt pas décapité le premier mec sans histoire !
- Ouais, possible. N'empêche qu'y a encore un truc chelou là-dessous.
- A quoi tu penses ?
- Ben, figure-toi que c'est la SR de Toulouse qui est en charge de l'enquête.
- Et alors ? Vu la nature du meurtre, peut-être qu'ils ont préféré confier l'affaire à des enquêteurs chevronnés, non ?
- Oui, oui, évidemment, c'est possible.
Pour le moment, Eric n'avait aucunement évoqué l'histoire du swastika au mur. Se pouvait-il qu'encore une fois les éléments rituels du meurtre aient été passés sous silence ? Ou bien Eric détenait-il des informations qu'il préférait garder pour lui ? Amanda opta pour une approche prudente.
- Tu sais qui a trouvé le corps ? demanda-t-elle, l'air de rien.
- Ouais, une dénommée Josette Santana. La femme de ménage.
- Eh ben, la pauvre femme doit être au trente-sixième dessous ! Mais... elle a vu quoi exactement ?
- Ben, le corps dans tête de Boule sur son lit, figure-toi. Du coup, elle a déguerpi direct, complètement flippée. D'après ce que j'ai entendu, elle s'est enfermée à double tour dans sa voiture pour appeler les gendarmes."