Connaissez-vous le test de la page 99 ? j'ai découvert ce principe sur Livraddict il y a quelques temps et j'ai trouvé la technique sympa pour savoir si un livre que l'on hésite à lire est susceptible de nous plaire ou non. Ci-dessous l'explication de ce test tirée de Wikipédia :
"Selon Ford Madox Ford (écrivain et éditeur anglais), à la page 99, qui se situe habituellement vers le quart ou le tiers d'un roman, les personnages et l'intrigue sont en place et le rythme et l'équilibre installés permettent au futur lecteur de juger s'il a envie ou non de lire l'ouvrage."
Bien sûr, si vous ne lisez que des pavés de 600 pages, la règle est légèrement faussée car l'action n'est alors pas forcément assez engagée. Cependant, cela donne toute de même une idée un peu plus précise de ce qui peut nous plaire ou non dans une histoire. Depuis quelques temps, j'applique le test de la page 99 régulièrement. Surtout parce que je trouve souvent dans les boites à livres des ouvrages dont l'auteur m'est inconnu et dont fatalement je ne connais pas le style. Si la page 99 ne me plait pas, je repose le livre. Il y a peu, j'étais vraiment hésitante car le livre sortait totalement de ma zone de confort, la page 99 m'a convaincue de me lancer.
Je vous propose donc de découvrir chaque semaine la page 99 d'un livre que je n'ai pas encore lu. Certains ont "subi" ce test de ma part, d'autres non. J'espère en tout cas vous donner envie d'élargir vos lectures grâce à ces extraits !
Aujourd'hui : La page 99 de Le mystère Henri Pick de David Foenkinos
"Après avoir écrit pendant la matinée, il arpentait les rues, tentant de tout observer et surtout les femmes. Il lui arrivait de passer devant une librairie, et c'était toujours aussi acide. Il pénétrait dans ce lieu censé déprimer quiconque publie un roman, se faisait du mal en recherchant son livre. Bien sûr, on ne trouvait plus nulle part La Baignoire ; mais peut-être qu'un libraire aurait oublié de le retourner à l'éditeur ou aurait eu envie de le conserver dans ses rayonnages ? Il cherchait simplement une preuve de son existence, tenaillé qu'il était par le doute. Avait-il vraiment publié un livre ? Il avait besoin d'une morsure de la réalité pour en être certain.
Un jour, il croisa par hasard une ancienne petite amie, Agathe. Il ne l'avait pas vue depuis plus de cinq ans. C'était une autre époque. En la revoyant, il plongea mentalement dans une temps où il n'était pas le même homme. Agathe avait été témoin du Frédéric inachevé : une sorte de brouillon de lui. Elle était plus belle aujourd'hui, comme si elle n'avait pas été épanouie à ses côtés. Leur rupture n'avait pas été dramatique, mais plutôt le fruit d'un commun accord. Expression froide qui assimile le couple à un contrat, et qui évoque finalement le commun accord du manque d'amour. Ils s'entendaient plutôt bien mais ne s'étaient jamais revus après leur séparation. Ils avaient cessé de s'appeler, cessé de se donner des nouvelles. Il n'y avait plus rien à dire. Il s'étaient aimés et puis il ne s'étaient plus aimés."