/image%2F2528731%2F20210729%2Fob_9a5f34_cvt-oublier-les-fleurs-sauvages-7421.jpg)
Tout d'abord, je tiens à remercier Babélio ainsi que les éditions Préludes pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une masse critique privilégiée.
Un mot sur l'auteur (source : Editions Préludes)
Céline Bentz est née d'une mère libanaise et d'un père français. Elle a grandi dans l'est de la France, nourrie de ces deux cultures. Diplômée de la Sorbonne et de Sciences Po Paris, elle est passée, au cours de ses études, par l'université Saint-Joseph de Beyrouth.
Ce que raconte ce livre et ce que j'en pense
Amal, une des quatre filles de la fratrie de sept enfants que compte la famille Haddad est une jeune femme persévérante et travailleuse. Ses parents fondent de grands espoirs sur elle.
Alors qu'elle travaille pour payer son voyage en France afin d'y étudier, elle croise un jeune homme, Youssef, mais l'aimer la met dans une position délicate car tout les sépare.
Ecartelée entre sa famille et l'amour, le Liban et la France, Amal va devoir construire son destin et choisir ses rêves.
Ce roman se déroule pendant les années 80 et, je dois bien l'avouer, le contexte politique du Liban de l'époque ne m'est pas familier. J'étais assez jeune à ce moment-là et je me rappelle juste d'images de journal télévisé, de Beyrouth essentiellement. Comme l'écrit d'ailleurs l'auteure : "Amal avait perdu le fil de la guerre et des événements, elle n'avait suivi que ce que la télévision française voulait bien livrer du conflit et de son pays, c'est-à-dire une insipide succession de clichés."
Ce livre m'a donc bien aidé à me plonger dans ce Liban en guerre et à mieux appréhender les douloureux choix de certains libanais comme Amal. Rester et voir son pays sombrer peu à peu, tout en savourant les joies qu'il procure encore ou bien partir et se reconstruire ailleurs ?
Tout au long de ce roman, on suit le cheminement d'Amal, d'abord décidée à devenir pédiatre pour aider à panser les blessures des enfants du Liban. Mais la France, malgré un exil douloureux saura également la séduire...
Pour compliquer encore la situation, il y a Youssef, qu'elle déteste au premier abord, mais qui arrivera pourtant à gagner son coeur. Malgré tout, elle le sait, ses parents n'approuveront jamais cette union.
Nous assistons donc, en accompagnant Amal, à ces tournants qui déterminent un destin, et à ces choix cornéliens entre le coeur et la raison.
L'obstination de cette jeune femme à réussir, son désarroi face aux obligations liées aux décisions qu'elle prend, la complexité entre ne pas décevoir sa famille et trouver le chemin de son bonheur, tout ceci est magnifiquement décrit par l'auteure.
Amal se rend compte qu'elle ne peut pas tout avoir, et même qu'avec le temps certaines directions qu'elle pensait suivre coûte que coûte se sont finalement modifié, changeant sa trajectoire et ses idéaux.
Sans rien dévoiler de la fin, je ne peux que dire qu'elle est à la hauteur de ce livre.
Même si mes connaissances géopolitiques limitées ont rendu certains passages difficiles à appréhender, j'ai été touchée et souvent indignée par ce que devait traverser Amal.
Sachant en plus grâce à la postface de Céline Bentz qu'elle a écrit ce roman grâce à des souvenirs confiés par sa mère, je trouve ce livre encore plus émouvant.
Pourquoi lire Oublier les fleurs sauvages ?
Ce roman est le premier de Céline Bentz et c'est une véritable réussite. Il vous transporte dans un Liban certes en guerre, mais qui donne envie de le découvrir.
Amal et sa famille sont attachants, leurs liens, leurs histoires, et par-dessus tout le dévouement sans faille de ces parents prêts à tout pour leurs enfants, quoi qu'il en coûte, est tout simplement bouleversant.