Après l'article bilan des 2 ans du blog, il est temps de reprendre une activité normale, et de partager avec vous le rendez-vous hebdomadaire de la boite à livres.
J'y suis allée vendredi soir et voici ce que j'ai déposé :
Les livres avaient encore bien bougé depuis la semaine précédente, et voici ce que j'ai pris :
- Harcèlement de Michael Crichton : je pense que tout le monde connait le film, mais je ne sais pas ce que donnait le livre d'origine. Je l'avoue, je ne l'ai pas pris pour moi mais pour la boite à livres du travail.
- De force de Karine Giebel : j'entends beaucoup parler de cette auteure, qui, il faut le dire, est née dans la ville d'à côté à La Seyne Sur Mer. Je ne l'ai malgré tout encore jamais rencontrée, et tout ce que j'ai lu d'elle pour l'instant ce sont des nouvelles dans le recueil 13 à table. Donc, je garde ce roman pour voir ce que cela donne.
- Lame de fond de Minette Walters : j'ai hésité à garder ce livre pour moi, mais finalement, je vais le mettre dans la boite à livres du travail car je ne suis pas sure d'aimer le style de l'auteur. Et puis c'est encore un policier un peu sanglant, il faut que je réussisse à plus diversifier mes lectures même si les policiers et les thrillers me plaisent beaucoup.
Et voilà, les blogs c'est un peu comme tout le reste, le temps passe vite, à peine le temps de tourner une page (vous avez vu la référence ??), et hop, ce blog a eu 2 ans le 23 septembre. Par rapport à l'année dernière, je peux dire qu'il a bien grandi et que les choses ont bien évolué !
En effet, depuis mon dernier article bilan qui datait du 30 septembre 2018, j'ai publié 69 articles (je vous jure, je n'ai pas fait exprès d'arriver pile à ce chiffre, c'est le hasard !) Voici un petit récapitulatif :
- 31 chroniques
- 22 Rendez-vous de la boite à livres
- 8 tests de la page 99
- 5 Les 5 prochains livres de ma PAL
- 3 questions à des auteurs (Val Emmich, Vincent Brunner et Giles Milton)
L'année dernière j'avais tenté une rubrique récurrente que j'avais abandonné, mais là, je suis plutôt contente de mes idées. Le rendez-vous de la boite à livres fonctionne bien car sur l'ensemble de ce que j'ai publié il y a eu moins 160 visites en tout sur les 22 rendez-vous. Quant au test de la page 99, même s'il est plus récent, il semble bien fonctionner. Pour le moment, le record est détenu par la page 99 de La dame de Berlin de Franck & Vautrin.
Les chroniques restent bien sûr la "base" de ce blog. Sur l'année écoulée, j'ai eu la chance de recevoir 6 livres de la part de Babélio dans le cadre des masses critiques mensuelles. Et pour la première fois, j'ai également reçu un livre grâce à une masse critique privilégiée. Grâce à cela, j'ai pu interviewer 3 auteurs par le biais de Facebook, et j'ai également travaillé mon anglais pour joindre Val Emmich et Giles Milton. Je les remercie chaleureusement pour leur gentillesse, ainsi que Vincent Brunner qui a en plus partagé mon article sur sa page Facebook. C'est toujours un plaisir de pouvoir échanger avec des auteurs, et je le fais volontiers.
Malheureusement, j'aurais vraiment aimé pouvoir faire de même pour Henri Levaufre qui a écrit Nous étions tous en Normandie, mais il est décédé début 2019 et je ne m'en suis aperçu que tardivement (j'ai reçu le livre en juin). J'ai été assez émue en apprenant sur internet qu'il était trop tard pour que je puisse lui poser quelques questions, mais je vous encourage vivement à lire son livre, c'est le plus bel hommage que l'on puisse lui rendre.
En plus joyeux, je constate que la rubrique récurrente des 5 prochains livres de ma PAL a toujours du succès, car sur 5 parutions dans l'année, il y a eu au moins 114 visites !
D'ailleurs, pour reparler un peu chiffres, il y a eu 742 visites sur le blog depuis le 30 septembre 2018 et 939 pages vues. C'est une belle progression, car le démarrage de début 2019 a été assez difficile à cause de soucis personnels entre autre.
Voici un top 5 des chroniques qui ont remporté le plus de succès, avec quelques ex aequo, et des surprises !
- 1/Trois jours et une vie de Pierre Lemaitre : ce roman a été une véritable claque. Une histoire tellement ancrée dans la réalité, si réelle et horrible... une écriture qui vous prend aux tripes et vous laisse une sacrée impression de malaise. Ce livre est un roman noir, et également une de mes meilleures lectures de l'année.
- 2/ Coups tordus à Hollywood de Stuart Palmer ex aequo avec Maman a tort de Michel Bussi : 2ème marche du podium partagée par 2 romans qui n'ont rien en commun ! Coups tordus à Hollywood a été une grosse déception sur laquelle je n'ai pas envie de revenir. Maman a tort est un bon Bussi, pas mon préféré, mais surtout, plus jamais je ne regarderai l'adaptation juste avant la lecture. Cela a gâché mon plaisir, et parfois je m'emmêlais entre le téléfilm et le livre. Dommage !
- 3/ Syd, Gavin, John Lennon et moi de Val Emmich ex aequo avec La chaussée des Merry Men de Robert Louis Stevenson : Encore deux chroniques à égalité qui n'ont rien en commun. Syd, Gavin, John Lennon et moi a été un de mes coups de coeur de l'année. Cette histoire est vraiment très jolie, la narration est émouvante, les personnages attachants... on y parle d'amour et de musique... et de souvenirs ! en plus Val Emmich a vraiment été super et m'a répondu très rapidement lorsque je l'ai contacté, que du bonheur ! Quant à La chaussée des Merry Men, je soupçonne que ce livre ait été étudié quelque part car la chronique a eu beaucoup de succès en juin bizarrement.
- 4/ Le rock est mort (vive le rock !) de Vincent Brunner et Terreur Graphique : Très jolie découverte encore une fois grâce à Babélio. Un livre délirant et bien documenté, à offrir à tous les amateurs de rock. Et encore merci à Vincent Brunner pour sa disponibilité et sa gentillesse.
- 5/ Le chuchoteur de Donato Carrisi : Un thriller parfois difficile à lire puisqu'ici les victimes sont des petites filles. Donato Carrisi est très efficace dans ses descriptions et l'aspect psychologique est mis en avant par rapport aux scènes gores, il ne s'attarde pas inutilement sur des détails glauques. Très bonne lecture, même si la fin, pour des raisons différentes de la plupart des gens m'a un peu agacée. Mais elle est surprenante en tout cas, et c'est tout ce qu'on demande à ce genre de livre.
Les chroniques les plus lues ne reflètent pas forcément les livres que j'ai préféré dans l'année. Je pense notamment à l'étonnant Garden of love de Marcus Malte et son écriture labyrinthique, au monument Fahrenheit 451 de Ray Bradbury ou bien à ce pavé incroyable Le monde selon Garp de John Irving... que de belles découvertes encore entre autre grâce aux boites à livres !
Voilà, ce bilan s'achève et il est plutôt positif. J'espère continuer sur cette lancée en vous proposant toujours plus de lectures surprenantes, différentes... et surtout sans vous ennuyer ! j'en profite pour remercier à nouveau les plate-formes de Livraddict et de Babélio, mes lecteurs, les auteurs, tous ceux qui partagent mes articles, qui commentent, merci aux libraires indépendants, à Cultura Aubagne... j'ai parfois l'impression d'avoir un deuxième métier car ce blog me prend du temps mais c'est un plaisir de partager mes lectures, mes coups de coeur, mes déceptions aussi...
J'espère que vous prenez plaisir à me suivre, et je vous dis à bientôt pour Le rendez-vous de la boite à livres qui s'est trouvé décalé et une nouvelle chronique à venir la semaine prochaine normalement.
Connaissez-vous le test de la page 99 ? j'ai découvert ce principe sur Livraddict il y a quelques temps et j'ai trouvé la technique sympa pour savoir si un livre que l'on hésite à lire est susceptible de nous plaire ou non. Ci-dessous l'explication de ce test tirée de Wikipédia :
"Selon Ford Madox Ford (écrivain et éditeur anglais), à la page 99, qui se situe habituellement vers le quart ou le tiers d'un roman, les personnages et l'intrigue sont en place et le rythme et l'équilibre installés permettent au futur lecteur de juger s'il a envie ou non de lire l'ouvrage."
Bien sûr, si vous ne lisez que des pavés de 600 pages, la règle est légèrement faussée car l'action n'est alors pas forcément assez engagée. Cependant, cela donne toute de même une idée un peu plus précise de ce qui peut nous plaire ou non dans une histoire. Depuis quelques temps, j'applique le test de la page 99 régulièrement. Surtout parce que je trouve souvent dans les boites à livres des ouvrages dont l'auteur m'est inconnu et dont fatalement je ne connais pas le style. Si la page 99 ne me plait pas, je repose le livre. Il y a peu, j'étais vraiment hésitante car le livre sortait totalement de ma zone de confort, la page 99 m'a convaincue de me lancer.
Je vous propose donc de découvrir chaque semaine la page 99 d'un livre que je n'ai pas encore lu. Certains ont "subi" ce test de ma part, d'autres non. J'espère en tout cas vous donner envie d'élargir vos lectures grâce à ces extraits !
Aujourd'hui : La page 99 de Disparition de Martha Grimes
" Il faisait payer deux cent mille livres par saison de monte et vendait des saisons à plus de quatre-vingts ou quatre-vingt-dix propriétaires. Le résultat se chiffrait en millions.
"Cette ordure ne pense qu'au fric. Il possède un des plus grands pur-sang qui aient jamais couru et il lui fait saillir quatre-vingt-dix juments par saison. Ce cheval savait me dire exactement comment le manipuler. On aurait dit que c'était lui qui m'entraînait, plutôt que l'inverse. Il me chuchotait à l'oreille, je n'avais plus qu'à ouvrir grand mes esgourdes."
Keegan implorait régulièrement Arthur de raisonner Truitt et de tenter de le convaincre de ménager Parole d'Honneur.
- Tu as réussi, dit Maurice. Comment tu as fait ?
- Ce n'était pas bien sorcier. Je lui ai dit qu'il était en train d'inonder le marché avec la progéniture de Parole d'Honneur. Certains de ses enfants sont déjà des cracks qui raflent tous les grands prix, comme Blanc de Lys ; d'eux d'entre eux ont remporté le Derby, Parole d'Honneur vaut son pesant d'or. Truitt a au moins eu l'intelligence d'équiper son box d'un détecteur de fumée et des appareils nécessaires pour mesurer les hausses de température. Sans parler d'arroseurs. C'est la salle la plus sophistiquée que j'aie jamais vue. Ses honoraires d'étalon ont grimpé à un quart de million. Vernon m'a suffisamment expliqué la fortune qu'il y avait à se faire avec les saisons de monte et les parts d'étalon. Il suffit de réfléchir un instant pour comprendre que moins il y aura de poulains, plus chacun d'entre eux sera précieux. Plus ils seront nombreux, moins ils auront de valeur. C'est la loi de l'offre et de la demande, Truitt ne comprend qu'un seul langage : celui du fric.
Arthur sourit avant d'ajouter :
- Vernon voulait aller lui parler lui-même. Il adore parler d'argent."
Christophe Bigot est né en 1976 et est un ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure de Fontenay-Saint Cloud. Il est par ailleurs agrégé de lettres modernes.
En plus d'être écrivain, il est également enseignant à Paris. L'Hystéricon est son deuxième roman. Le premier, L'Archange et le Procureur, avait reçu le prix Mottart de l'Académie Française en 2008 ainsi que plusieurs autres récompenses.
Ce que raconte ce livre et ce que j'en pense
Suite à un mouvement social qui paralyse la France, dix jeunes se retrouvent coincés sur une presqu'île en Bretagne.
Sans télévision ni internet, désoeuvrés, ils décident de raconter chacun une histoire à tour de rôle, une par soir.
Cette histoire doit ensuite donner lieu à un débat et doit être vraie, de préférence "insolite".
Forcés de cohabiter, et de s'écouter, les protagonistes parviendront-ils à discuter, à évoluer, et surtout, à changer d'avis les uns sur les autres ?
L'auteur plante le décor dès le début. Il nous décrit chaque personnage avec précision. Il y a d'abord Jason, c'est le trait d'union entre tous, et c'est dans la maison de sa grand-mère que les dix jeunes vivent. Ensuite, il y a Ludivine, une amie d'enfance de Jason. Elle est comme lui née dans une famille aisée mais rêve de faire la révolution avec Hugues, son petit ami. Lui est chômeur, clairement de gauche et peu ravi d'être coincé avec ce qu'il considère être une bande de petits bourgeois.
Vient ensuite la "peste" de la bande nommée Amande. Elle est très belle, le sait, et adore médire des autres avec sa meilleure amie : Karen. Celle-ci, comme beaucoup des meilleurs amies d'une Amande, n'a pas son charme, pas vraiment sa beauté, mais ne la quitte pas d'une semelle.
Le pendant masculin d'Amande s'appelle Yvon. Lui, c'est le tombeur de l'université. Beau, mais bien sûr glandeur. Il a lui aussi un meilleur ami, Cédric, qui fait également office de souffre-douleur officiel, et parfois de larbin à l'occasion.
Puis voici Bathilde, autre amie d'enfance de Jason. Catholique et pratiquante, elle prône l'ordre moral. Dans son esprit, Jason est l'homme idéal et elle aime penser qu'ils finiront ensemble. C'est une très jolie fille, intelligente, mais parfois étroite d'esprit.
Mourad est sans doute celui qui se donne le plus de mal pour réussir dans la vie. Issu d'une banlieue défavorisée, il fait tout pour effacer les clichés qui lui collent à la peau.
Pour finir, il y a Corinne, la petite-fille de la bonne des parents de Jason. Elle est proche de lui, mais fatalement, se sent un peu à part dans cet environnement peu familier.
Lorsque ces 10 jeunes comprennent qu'ils ne pourront pas quitter la presqu'île de suite, ils paniquent et protestent, mais sont bien obligés de se résigner.
Lorsque Jason, sur les conseils de Colette, qui entretient la maison de sa grand-mère en son absence, propose à tous de raconter une histoire à tour de rôle ils ne sont pas réellement enthousiastes.
Pourtant, au fil des jours, des récits, et des discussions qu'ils provoquent, chacun se révèle, s'indigne ou s'émeut.
Parce qu'ils sont forcés de vivre ensemble, avec tout ce que cela implique en communauté (ménage, repas, courses...), les caractères se dévoilent, et s'affirment.
Jason par exemple, tente toujours de garder le contrôle, il aimerait que tout se déroule comme il le souhaite, mais en son for intérieur, c'est une véritable tempête qui se déchaîne.
Le concept de ce livre est inspiré de recueils de nouvelles de la Renaissance, que je ne connais pas du tout. J'ai aimé cela car la dynamique du roman est très bien rythmée par l'histoire du jour.
Les personnages sont réalistes d'un point de vue social et l'auteur souligne bien qu'il s'agit d'un "casting" parfait. On a ici un bel échantillon représentatif, et on pense bien sûr à une télé-réalité.
Sauf qu'ici, les disputes ne concernent pas un problème de salade, ou de maquillage disparu.
Les protagonistes sont intelligents et cultivés. Bien sûr, c'est un très bon point. Mais c'est aussi parfois quelque chose qui m'a gêné. Ils s'expriment dans un langage qui est plutôt soutenu. J'ai du mal à m'imaginer un Yvon ou une Amande s'exprimer de cette façon. Mais, passons, je ne connais pas dans mon entourage de jeunes de ce type, on va dire que c'est pour ça.
Si on excepte quelques passages "intellos", l'ensemble est vraiment agréable à suivre. On se délecte de la méchanceté d'Amande et de Karen. Bathilde est délicieusement agaçante, Corinne toujours un peu à côté de la plaque... Cette galerie de portraits est un joli exercice de sociologie, à savourer sans modération.
Pourquoi lire L'Hystéricon ?
Ce roman est très original, car il est à la fois une étude sociologique, mais aussi une satire de notre société.
En restant volontairement flou sur les lieux et la période exacte à laquelle se déroule cette histoire, Christophe Bigot nous invite à faire notre propre analyse.
Nous sommes en immersion avec ce groupe de jeunes coupé du monde. Grâce à l'auteur, nous attendons chaque nouvelle histoire comme si nous vivions avec eux. Alors, qu'attendez-vous ? Prenez une chaise, asseyez-vous et écoutez !
Je ne sais pas si c'est ce le cas chez vous, mais ici, ce dernier week-end d'été s'annonce pluvieux et venteux... c'est bien la peine d'habiter dans le Sud ! heureusement, hier soir, ça allait, et j'ai bien sur fait mon traditionnel passage à la boite à livres.
L'automne arrivant, il ne faudrait pas que ma pile à lire fasse la tête (hypothèse hautement improbable, vous vous en doutez...)
Voici ce que j'ai déposé hier, et les livres n'ont aucun rapport entre eux :
Et voici ce que j'ai pris :
- Le journal de Bridget Jones de Helen Fielding : je déposerai ce livre au travail, je ne suis vraiment pas une fan de Bridget Jones, mais je pense que ça fera le bonheur d'une collègue !
- Les orphelins du Mal de Nicolas d'Estienne d'Orves : ce livre raconte l'histoire de personnes nées dans les Lebensborn, ces endroits où les nazis tentaient de faire naître des aryens... ce roman est apparemment bien documenté, le sujet m'intéresse, et ça vaut mieux car il fait tout de même 746 pages.
- Têtes de Maures de Didier Daeninckx : je déposerai également ce livre au travail, j'ai failli le garder en lisant le 4ème de couverture mais vous savez quoi ? je n'ai pas aimé la page 99.
Connaissez-vous le test de la page 99 ? j'ai découvert ce principe sur Livraddict il y a quelques temps et j'ai trouvé la technique sympa pour savoir si un livre que l'on hésite à lire est susceptible de nous plaire ou non. Ci-dessous l'explication de ce test tirée de Wikipédia :
"Selon Ford Madox Ford (écrivain et éditeur anglais), à la page 99, qui se situe habituellement vers le quart ou le tiers d'un roman, les personnages et l'intrigue sont en place et le rythme et l'équilibre installés permettent au futur lecteur de juger s'il a envie ou non de lire l'ouvrage."
Bien sûr, si vous ne lisez que des pavés de 600 pages, la règle est légèrement faussée car l'action n'est alors pas forcément assez engagée. Cependant, cela donne toute de même une idée un peu plus précise de ce qui peut nous plaire ou non dans une histoire. Depuis quelques temps, j'applique le test de la page 99 régulièrement. Surtout parce que je trouve souvent dans les boites à livres des ouvrages dont l'auteur m'est inconnu et dont fatalement je ne connais pas le style. Si la page 99 ne me plait pas, je repose le livre. Il y a peu, j'étais vraiment hésitante car le livre sortait totalement de ma zone de confort, la page 99 m'a convaincue de me lancer.
Je vous propose donc de découvrir chaque semaine la page 99 d'un livre que je n'ai pas encore lu. Certains ont "subi" ce test de ma part, d'autres non. J'espère en tout cas vous donner envie d'élargir vos lectures grâce à ces extraits !
Aujourd'hui : La page 99 de La dame de Berlin de Franck & Vautrin
" - Hier, commença-t-il en gardant son cigare rivé au bec, je rencontre mon ami Girgl... "Comment vas-tu Girgl ?" Il ne me répond pas. Il regarde ma bonne mine, ma montre en or, mes vernis et me dit : "Ruddi Reinecke, comment fais-tu pour vivre sur ce pied ? Quelle sorte de boulot as-tu trouvé ?..." Et savez-vous ce que j'ai répondu ?
- Je n'en ai pas la moindre idée, dit Maryika en consultant furtivement sa propre montre du coin de l'oeil.
- J'ai répondu : "Girgl, j'ai trouvé la bonne affaire : le matin, je vends des pigeons voyageurs et le soir... ils sont de retour."
- Génial, applaudit Maryika. Mais ce n'était pas la vérité, n'est-ce pas ? Ici, vous devez travailler très dur...
- Vous n'y êtes pas du tout, mademoiselle, siffla Ruddi en retrouvant sa tête des mauvais jours. Ce matin, en vous sauvant, je vous ai en quelque sorte vendu mes pigeons voyageurs. Je vous ai rendu service. Et ce soir, mes pigeons doivent revenir vers moi. Vous me devez... de la reconnaissance.
Le téléphone sonna. Maryika se leva d'un bond.
- Eh bien, mais, Ruddi, ne sommes-nous pas là comme des amis ? demanda-t-elle en reculant jusqu'à l'appareil.
Elle décrocha, sourit avec douceur et tourna le dos au garçon pour parler à son interlocuteur.
- Je suis prête, Wilhelm, chuchota-t-elle. Vous pouvez monter. Oh... vous êtes au courant de cette histoire ?
Elle jeta un coup d'oeil machinal du côté du jeune groom.
- Qui vous a prévenu ?
Son visage s'était altéré, empreint d'une angoisse qui fanait l'éclat de son teint. Elle releva une mèche imaginaire.
- Un journaliste ?... Ne peut-on pas essayer de retenir la photo ? Je dois avoir l'air si bouleversé...
Elle soupira.
- Depuis ?... Je me suis terrée dans ma chambre... Oh, un sentiment d'insécurité, vous imaginez... Montez vite, je vais tout vous raconter...
Elle avait complètement oublié la présence de Ruddi. La lassitude pesait sur ses épaules. Elle posa la main à hauteur de son coeur comme pour en contenir les battements et approcha le combiné de sa bouche.
- Vous ne me quitterez pas ce soir à la première, n'est-ce pas, Wilhelm ? J'ai peur de tous ces gens...
Cloué au fond de son fauteuil, écoeuré par l'odeur du cigare, Ruddi serra les poings. Il sentait que sa rançon venait de lui échapper. Pourtant, il devait parler d'argent. C'était maintenant ou jamais. Tout était en place.
- C'était mon metteur en scène, dit Maryika en raccrochant."
Pardon ? comment ça je suis en retard ? ah bon ? ah oui c'est déjà dimanche soir, oups ! pourquoi je suis en retard ? mais je n'ai pas à me justifier, non non. Il y a un mélange de vendredi, j'étais trop fatiguée parce que le travail, ben c'est pas reposant je vous jure. Samedi ? j'avais barbecue, oui, oui, c'était bien bon, après on s'est promené, voilà voilà.
Et aujourd'hui ? et bien je lisais, ce qui a une certaine logique avec la tenue de ce blog pour le coup. Certes, je n'ai pas fait que ça, lire, ça aurait été bien mais non. Cela dit, je ne devrais pas vous raconter ma vie, je sens que je perds du public là.
Alors, qu'ai-je déposé cette semaine ? regardez :
Et qu'ai-je trouvé ?
- New-York Odyssée de Kristopher Jansma : voici un roman qui est destiné à la boite à livres du boulot (elle me fait tellement de peine celle-ci...). Il est dans ma PAL, et j'espère qu'il plaira à quelqu'un au travail, car honnêtement, je ne suis pas du tout arrivée à celui-ci encore !
- Complètement cramé de Gilles Legardinier : et hop encore un livre pour rebooster la boite-carton à livres du travail qui fait désespérément la tête (m'enfin, les gens ils mettent rarement des trucs sympas dedans). Comme le livre ci-dessus, c'est un roman qui est dans ma PAL, mais il va m'attendre encore un peu.
- Le passe-muraille de Marcel Aymé : Celui-là est pour moi, parce que Les contes du chat perché est un livre que j'ai lu un nombre incalculable de fois, et j'ai fortement envie de découvrir une autre facette de Marcel Aymé, pour voir si je l'aime (c'était trop facile, je sors de suite, pardooooooooooon).
Connaissez-vous le test de la page 99 ? j'ai découvert ce principe sur Livraddict il y a quelques temps et j'ai trouvé la technique sympa pour savoir si un livre que l'on hésite à lire est susceptible de nous plaire ou non. Ci-dessous l'explication de ce test tirée de Wikipédia :
"Selon Ford Madox Ford (écrivain et éditeur anglais), à la page 99, qui se situe habituellement vers le quart ou le tiers d'un roman, les personnages et l'intrigue sont en place et le rythme et l'équilibre installés permettent au futur lecteur de juger s'il a envie ou non de lire l'ouvrage."
Bien sûr, si vous ne lisez que des pavés de 600 pages, la règle est légèrement faussée car l'action n'est alors pas forcément assez engagée. Cependant, cela donne toute de même une idée un peu plus précise de ce qui peut nous plaire ou non dans une histoire. Depuis quelques temps, j'applique le test de la page 99 régulièrement. Surtout parce que je trouve souvent dans les boites à livres des ouvrages dont l'auteur m'est inconnu et dont fatalement je ne connais pas le style. Si la page 99 ne me plait pas, je repose le livre. Il y a peu, j'étais vraiment hésitante car le livre sortait totalement de ma zone de confort, la page 99 m'a convaincue de me lancer.
Je vous propose donc de découvrir chaque semaine la page 99 d'un livre que je n'ai pas encore lu. Certains ont "subi" ce test de ma part, d'autres non. J'espère en tout cas vous donner envie d'élargir vos lectures grâce à ces extraits !
Aujourd'hui : La page 99 de Flash ou le grand voyage de Charles Duchaussois
"En un mois, nous avons eu le temps de faire la connaissance du Tout-Koweit et en particulier du consul de France - le seul consul français sympathique (avec celui de Katmandou) - que j'ai jamais vu à l'étranger. Car partout ailleurs, dans la profession, je n'ai rencontré que des peaux de vaches. Je ne suis pas le seul. Tous les gars de la route vous diront la même chose.
Pour commencer, ce consul nous fait refaire trois passeports tout neufs, en vingt-quatre heures et sans nous les faire payer. Puis il prend son téléphone, appelle un ministre Koweiti, je ne sais pas lequel... et nous devenons scouts !
Car un centre immense, tout neuf, ultra-luxueux comme il se doit, vient d'être aménagé pour les scouts de Koweit. On nous y installe en nous bardant la poitrine d'insignes. Il y a là une vingtaine de chambres, salle à manger, salon, etc.
On nous octroie un valet personnel, un scout, et on nous laisse faire tout ce que nous voulons. Nous restons là quinze jours, mais il faut tout de même prévoir ce qu'on va devenir maintenant.
En faisant du stop, j'ai été pris par le directeur du plus grand night-club. Je vais le trouver et lui demande du travail. Il accepte et à l'occasion va même plus loin : il nous fait renouveler nos visas pour trois mois.
Et nous voilà employés au Gazelle-Club, Guy comme conducteur de vedettes de ski nautique, Romain et moi comme disquaires.
C'est un métier que je connais bien. Je l'ai pratiqué des années durant sur la Côte d'Azur. Aussi, je prends vite les choses en main. Je fais transformer la décoration du club, je convaincs le patron d'installer un karting, des bungalows, je renouvelle la discothèque, je fais mettre des commandes de disques par téléphone sur les plages. Bientôt le Gazelle-Club monopolise toute la clientèle des fêtards de Koweit.
Mais tout marche trop bien. Ksarès, le patron, a une soeur, une vieille pie acariâtre qui voit d'un mauvais oeil mes initiatives. Elle me prend en grippe et me mène la vie dure quand son frère n'est pas là, c'est-à-dire souvent, car Ksarès voyage beaucoup."
Il y a quelques mois, j'ai eu la chance de recevoir D-Day, les soldats du débarquement de Giles Milton. Ce livre est une somme de témoignages impressionnants sur ce jour historique. Son auteur a accepté de répondre à quelques question, in English of course, et j'ai tenté de respecter au mieux sa façon de répondre (il était alors en route pour la France dans le tunnel sous la Manche !). Encore une fois, Facebook a été un outil formidable pour communiquer, et je suis vraiment heureuse qu'autant d'auteurs acceptent de jouer le jeu.
Je mets également en-dessous l'échange original, à la base, j'avais posé des questions avec des numéros et tout et tout, comme je fais toujours, mais Giles Milton a répondu d'un bloc, j'ai donc fait au mieux, vous me pardonnerez je l'espère... et lui aussi !
Votre livre ressemble à un film. Lorsque je l’ai lu, je m’imaginais sans peine les soldats et tous les protagonistes du débarquement. Je suppose que c’était quelque chose d’important pour vous de rendre l’atmosphère de ce moment particulier.
Mon but était de donner vie aux histoires des jeunes soldats dont personne n’avait jamais entendu parler.
D’ailleurs, un personnage m’a particulièrement marqué dans votre livre. Nous le rencontrons dans le premier chapitre et son histoire est incroyable ! il s’agit de George Lane (George Lane était un officier anglais d'origine hongroise, il faisait partie des commandos et a été particulièrement courageux et audacieux, je vous encourage à lire son histoire !)
C’est vrai, George Lane fait partie de mes personnages préférés dans tous ces témoignages, je parle de lui à chaque fois que je donne une conférence.
J’ai beaucoup apprécié de lire également des histoires concernant les Allemands. Il n’y a aucun jugement de votre part, juste des faits.
Je trouvais étrange que l’on connaisse si peu d’histoires provenant du côté allemand. Il était pour moi essentiel que l’on puisse également entendre leurs voix.
Quel est le dernier livre que vous ayez lu ?
Je suis en train de lire beaucoup de livres sur l'après-guerre à Berlin car je suis en train d'écrire sur l'histoire de la ville entre 1945 et 1949, mais du point de vue de quatre commandants de quatre secteurs, et aussi de nombreux Berlinois dont la vie a dramatiquement changé à cause de la première bataille de la guerre froide.
Quel est votre auteur favori ?
J'aime beaucoup les livres de Ben Macintyre, ils sont très bien écrits (c'est un auteur britannique, historien, qui écrit pour le Times)
Un mot pour vos lecteurs ?
Continuez à lire !!! et encouragez les jeunes à lire !!!
VERSION ORIGINALE !
1/ Your book is like a movie. When I read it, it was so easy to imagine soldiers and all other people during D-Day. How did you decide to tell this story according to this very realistic point of view ?
My goal was to bring to lige the stories of the young soldiers whose tales have not been told before.
2/ Who is your favorite character in your book ? Mine is George Lane, one of the first person we meet in the first chapter, his story is incredible, as such a lot of people during this particular day.
George Lane is also one of my favourites : I tell his story each time I do talk.
3/ One thing is very important in your book, you talk also about German soldiers, in a completely objective way. I felt a lot of respect in each line you wrote, and for me, it was important to realize that they could also very young and a lot of them didn’t have choice anymore. Was it one of your goal ?
I find it strange that so few histories of D-Day tell the story of the Germans. It's important that we also hear their voices.
4/ What was the last book you read ?
At the moment I'm reading a lot of books about post-war Berlin as I'm writing about the city from 1945-1949, but from the perspective of the four commandants of the four sectors, and a number of Berliners whose lives were dramatically changed by the first battle of the Cold War.
5/ Your favorite author ?
I do enjoy the books of Ben Macintyre : very well written.
6/ Something to say to your readers ?
Keep reading !!!! And encourage the young to read !!!!
Gaston Leroux est un écrivain français connu essentiellement pour ses romans policiers mettant en scène le personnage de Rouletabille ainsi que pour son roman Le fantôme de l'opéra.
Gaston Leroux grandit en Normandie, puis s'installe à Paris pour suivre des études de droit. Il devient avocat et afin d'arrondir ses fins de mois, il écrit des comptes rendus de procès pour L'Echo de Paris. Grâce à ce travail d'appoint, il devient chroniqueur judiciaire puis grand reporter au Matin.
Il voyage beaucoup et commence à publier des feuilletons, puis des romans. C'est dans Le mystère de la chambre jaune que Rouletabille apparaît pour la première fois.
Il fonde en 1918 la société des Cinéromans et contribue aux quatre premières productions de cette compagnie.
L'oeuvre de Gaston Leroux a été adaptée de multiples façons : cinéma, radio, télévision ainsi que bande dessinée. Il est considéré comme un des écrivains fondateurs du roman policier français.
Ce que raconte ce livre et ce que j'en pense
L'etat-major français est désespéré. Un éminent savant, Théodore Fulber, a été enlevé avec sa fille et son beau-fils. Ce scientifique avait trouvé le moyen d'éradiquer Berlin de la carte et de mettre fin à la première guerre mondiale.
A présent, ce sont les allemands qui détiennent le secret de cette arme terrible et qui menacent Paris.
La situation est catastrophique, mais Rouletabille est prêt à relever ce défi insensé sauver la France !
Ce roman est le premier Rouletabille et également le premier Gaston Leroux que j'ai lu.
L'écriture m'a beaucoup fait penser à celle de Maurice Leblanc, ce qui est très agréable. Les descriptions des personnages sont assez jubilatoires et ne manquent pas de détails réjouissants.
Les compagnons d'aventure de Rouletabille : La Candeur et Vladimir sont très bien dépeints et on peut se les imaginer sans peine.
Cependant, on sent bien que Rouletabille est LE héros et qu'il ne faut tout de même pas lui faire trop d'ombre. (Ses compagnons le vénèrent presque comme un dieu !)
L'intrigue se suit facilement, et il est intéressant de se retrouver plongé dans le contexte particulier de la première guerre mondiale.
Ce roman est assez court et je me demandais si j'allais être réellement surprise à un moment. Tout me semblait "facile" pour les protagonistes. A 60 pages de la fin, l'intrigue a pris un tout autre aspect et de là, je n'avais plus envie de m'arrêter avant le dénouement ! Gaston Leroux a su m'embobiner sans que je ne vois rien venir... et j'ai aimé ça !
Pourquoi lire Rouletabille chez Krupp ?
Gaston Leroux est un précurseur dans le roman policier français. Il est incontournable et je regrette de ne pas l'avoir lu plus tôt.
Rouletabille est un sacré roublard, intrépide, plutôt tête brûlée mais aussi très intelligent.
Rouletabille chez Krupp n'est pas le roman le plus connu de cette série mais le fait qu'il se déroule pendant La grande guerre lui donne vraiment un cachet caractéristique.
Pour ma part, il est certain que je lirai d'autres Gaston Leroux avec plaisir.