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Pour les amoureux de la lecture, des bibliothèques, des livres et des mots. Ce blog soutient les libraires indépendants ainsi que le boycott d'Amazon.

Publié le par Agnès
Publié dans : #Lectures, #Contemporain, #Amérique

Un mot sur l'auteur (source : Editions Liana Levi)

 

Seth Greenland vit entre Los Angeles et New York, où il est scénariste pour le grand et le petit écran. Romancier, il est l'auteur de Mister Bones (2005), Un patron modèle (2008), Un bouddhiste en colère (2011), Et les regrets aussi (2016), Mécanique de la chute (2019) tous publiés chez Liana Levi. Quand il n'écrit pas, Seth Greenland fait de la randonnée, joue du piano, regarde des matchs de basket à la télé et essaie de méditer.

 

Passons à ce roman...

 

La vie de Marcus Ripps n'est pas franchement géniale, il travaille depuis des années en tant que directeur d'une usine de jouets, sa belle-mère habite avec sa famille depuis son veuvage et perd la vue, sa femme refuse toute relation sexuelle depuis des mois... Lorsqu'il apprend que Wazoo Toys est délocalisé en Chine et qu'il doit soit suivre, soit perdre son travail, Marcus est désespéré.

 

Par un providentiel coup du sort, son frère avec qui il était brouillé depuis des années, meurt en lui léguant une affaire prospère.

 

Une blanchisserie ? voilà l'occasion de rebondir ! Cependant, la façade de ce commerce cache quelque chose de très lucratif... et de parfaitement illégal.

 

Marcus nous apparait dès le début comme un homme sympathique, à l'écoute de sa famille, gentil avec sa belle-mère... il aimerait rendre tout le monde heureux mais il n'est pas quelqu'un qui s'impose. Féru de philosophie, aussi peu doué en filouterie que son frère la maitrisait sans peine, il se retrouve à la tête d'une entreprise qui fait de lui un mac.

 

Ce nouveau statut lui pose bien sûr problème, car rien ne l'avait préparé à un tel destin. Alors il fait à sa façon, avec une candeur qui l'entraine dans des situations aussi drôles que dramatiques.

 

J'ai beaucoup apprécié l'humour de l'auteur, celui-ci se moque ironiquement d'une certaine classe sociale qui se croit au-dessus des autres, uniquement en se basant sur la richesse, sans trop vraiment chercher si cet argent est gagné honnêtement, et surtout qui ne veut absolument pas le savoir.

 

Le personnage de Jan, la femme de Marcus, est également très intéressant, ainsi que son amie Plum. Tous ces protagonistes ont du renoncer à des rêves, et bizarrement la nouvelle carrière de Marcus va les pousser dans des directions insoupçonnées.

 

Et que dire de Lenore, la belle-mère adepte de pole dancing et qui n'a rien contre fumer un petit joint thérapeutique ?

 

Pour compléter ce tableau, il y a Nathan, le fils de Marcus et Jan, un petit garçon qui idéalise sa bar mitsvah et qui est peut-être le plus sage de tous malgré son jeune âge.

 

Un patron modèle est une belle critique de l'Amérique, grinçante et qui fustige l'hypocrisie d'un pays où le sexe fait vendre, mais où il ne fait pas bon faire fortune avec (à part quelques exceptions). C'est aussi un roman drôle, qui fait réfléchir, et qui se lit très facilement.

 

Pourquoi lire Un patron modèle ?

 

Si un petit tour à Los Angeles en compagnie d'une bande de losers magnifiques qui s'adaptent à un environnement inattendu vous tente, ce roman est parfait !

 

Bien sûr vu le sujet, certains passages sont à réserver à un public averti, mais franchement, je n'ai pas trouvé que l'auteur en faisait trop. C'est un roman au sujet détonnant qui se lit avec beaucoup de plaisir.

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Publié le par Agnès
Publié dans : #Lectures, #Procès

Un mot sur l'auteur (source : Le Livre de Poche)

 

Auteur de renommée internationale né en 1955, John Grisham a été avocat pendant dix ans avant de connaître son premier succès littéraire avec La Firme publiée en 1991. Aujourd'hui auteur à temps plein, il est un véritable phénomène éditorial aux Etats-Unis où chacun de ses livres se vend en plusieurs millions d'exemplaires et fait l'objet d'adaptations cinématographiques très remarquées. Marié, père de deux enfants, John Grisham est l'un des auteurs les plus lus dans le monde.

 

Seth Hubbard, un propriétaire terrien plutôt bien nanti du Mississippi met fin à ses jours par pendaison. Il se savait condamné et a préféré abréger ses souffrances.

 

Cependant, il laisse derrière lui un testament manuscrit qui va faire grand bruit. En effet, il déshérite ses enfants et attribue la grande majorité de sa fortune à sa femme de ménage noire.

 

Dans un état où les tensions raciales entres noirs et blancs sont encore bien présentes, comment l'avocat Jake Brigance va-t-il pouvoir défendre les dernières volontés d'un homme qu'il n'a même pas connu ?

 

Tout d'abord, je précise que je n'ai pas lu le roman qui précède celui-ci et qui met également en scène Jake Brigance : Le droit de tuer. Cependant, grâce aux rappels disséminés par l'auteur, je n'ai pas été perdue.

 

Ce roman est un sacré pavé (768 pages au format poche) et il est vrai que si l'on s'attend à de l'action à chaque page, on peut être déçu. Ici, John Grisham ne cherche pas à précipiter quoi que ce soit, il fait prendre conscience au lecteur de la lenteur de la justice, de ses rouages et de ses particularités. Pour ma part, cela ne m'a pas dérangé, nous faisons connaissance avec les personnages en douceur, au rythme de l'histoire.

 

Lettie Lang, la femme de ménage de Seth Hubbard est bien sûr une protagoniste clé de ce roman, l'auteur nous laisse nous faire une opinion d'elle. Il n'est pas tendre avec les enfants de Seth et nous en dresse un portrait assez détestable.

 

Jake, l'avocat, fait au mieux, il n'est pas dans une position facile à cause du procès qui s'est déroulé dans le précédent roman, mais il a à coeur de bien faire.

 

J'ai également beaucoup apprécié le juge Atlee qui m'a fait penser à des figures croisées notamment dans les grandes séries judiciaires de David E. Kelley.

 

L'intrigue, comme je l'ai déjà évoqué évolue assez lentement, en suivant les avancées judiciaires. Et alors que tout ronronne, de nouveaux éléments viennent tout bousculer, pas forcément au moment où l'on s'y attendait. Et là, je tire mon chapeau à l'auteur car si j'ai toujours apprécié ma lecture, j'ai accéléré celle-ci de plus en plus afin de découvrir le fin mot de l'histoire.

 

La conclusion est tout simplement incroyable, même si des indices étaient semés ça et là, bravo Mr Grisham, j'ai été bluffée !

 

Pourquoi lire L'allée du sycomore ?

 

Si les intrigues judiciaires ne vous font pas peur, ce roman est parfait pour vous. Toutes les étapes d'un procès sont détaillées, ainsi que le travail des avocats, des juges... De plus, le contexte particulier du Sud des Etats-Unis est très bien rendu.

 

John Grisham signe ici un grand roman, la lenteur de l'intrigue peut dérouter, mais elle est nécessaire et la fin vaut vraiment le détour.

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