
Tout d'abord, je remercie Babélio et les éditions French Pulp pour l'envoi de ce livre suite à ma participation à la masse critique de mars 2018.
Un mot sur l'auteur (source : French Pulp éditions)
Né à Ménilmontant en 1959, Serguei Dounovetz écrit de la poésie, chante ses textes dans le groupe garage Les Maîtres Nageurs, publie des nouvelles érotiques et humoristiques, tourne un polar musical en 16 millimètres et un docu-fiction sur les anarchistes espagnols. Il a publié une trentaine de romans de genre et une centaine de nouvelles. Il aborde dans ses livres des sujets de société comme la formation des sectes, les groupes fascistes ou communautaires (skinheads, gothiques, psychobilly), la retirada, l'économie souterraine et la drogue...
Pour en savoir plus sur l'auteur : Quelques questions à Serguei Dounovetz
Ce que raconte ce livre et ce que j'en pense
Dans les années 70, Patchwork, le leader du groupe Les maitres nageurs, succombe à une overdose. Abel, le guitariste, réalise alors que sa chance de devenir célèbre s'effondre avec la disparition de son ami. Ivre de colère, il vole sur un coup de tête le corbillard qui contient le cercueil de Patchwork...
Après cette journée fatale, la vie d'Abel a totalement basculé, et 25 ans plus tard, le voici de retour dans cette contrée maudite du Texas. Les shérifs ont la gâchette facile, une mystérieuse aventurière rode dans le coin et chacun cherche à tirer son épingle du jeu.
Abel réussira-t-il à sortir gagnant de ce dernier tour de piste ?
Lorsque j'ai commencé à participer aux masses critiques, c'était dans le but de sortir de ma zone de confort, pour découvrir de nouveaux auteurs, ainsi que de nouvelles maisons d'édition.
Ce roman a totalement rempli ces 2 critères ! car bien qu'il y ait écrit Polar sur la couverture et qu'une partie de l'action se déroule d'ailleurs dans une ville qui s'appelle ainsi (citation : "Polar était un village du Texas qui terminait en cul-de-sac comme les mauvais polars"), je n'aurais pas forcément classé ce livre dans cette catégorie. En fait, je ne l'aurais mis dans aucune catégorie car il est pour moi inclassable !
La lecture de ce livre a été remplie de surprises. L'introduction de l'histoire principale qui s'étale sur 9 chapitres, pose bien les bases de ce qui va suivre. On y suit en alternance les différents personnages, essentiellement Abel et Formica (un joueur de poker aux activités diverses comme tueur ou pirate).
Ensuite, nous faisons un bond de 25 ans dans le temps pour retrouver nos héros plus vieux mais pas forcément plus sages ! Cette histoire pourrait être juste celle d'une vengeance, car Abel a perdu le même jour toutes ses chances de devenir le membre légendaire d'un groupe adulé, mais aussi la femme de sa vie. Cependant, comme depuis le début de ce livre, je n'ai pas cessé d'être surprise par l'enchainement des événements. L'écriture de Serguei Dounovetz est littéralement rock'n'roll, et si vous n'aimez pas être choqué par des injures ou des grossièretés, c'est sur, il faut passer votre chemin. Personnellement, cela ne m'a pas gêné car cela colle totalement avec les personnages et leur personnalité.
On passe des moments totalement improbables avec Abel, Formica, une aventurière, un indien... et bien que l'enchainement des faits soit la plupart du temps assez peu vraisemblables, on se laisse emporter dans ce tourbillon mêlant allègrement série B, films de genre mais aussi critique implacable d'une Amérique profonde livrée à la corruption et au racisme.
Car il faut bien le dire, l'auteur assume de nous trimbaler, et il n'est vraiment pas désagréable de le suivre dans ses délires car derrière une façade apparente de légèreté, ce livre parle aborde également des sujets plus graves (viol, pédophilie, traitement des descendants natifs d'Amérique...)
Pourquoi lire Les gens sérieux ne se marient pas à Vegas ?
Si vous voulez lire quelque chose qui sort totalement d'une histoire classique de policier et que vous aimez les atmosphères rock'n'roll, poisseuses et déjantées, ce roman est fait pour vous ! Parsemé d'anecdotes musicales, de règlements de compte, de shérifs corrompus et de dialogues savoureux, ce livre plaira je pense aux amateurs de Tarantino et me donne bizarrement envie de lire bientôt Le livre sans nom car je ne sais pas pourquoi, mais je sens que c'est aussi réjouissant :) (bon, c'est pas gagné, il est en position 25 dans ma PAL !)