Connaissez-vous le test de la page 99 ? j'ai découvert ce principe sur Livraddict il y a quelques temps et j'ai trouvé la technique sympa pour savoir si un livre que l'on hésite à lire est susceptible de nous plaire ou non. Ci-dessous l'explication de ce test tirée de Wikipédia :
"Selon Ford Madox Ford (écrivain et éditeur anglais), à la page 99, qui se situe habituellement vers le quart ou le tiers d'un roman, les personnages et l'intrigue sont en place et le rythme et l'équilibre installés permettent au futur lecteur de juger s'il a envie ou non de lire l'ouvrage."
Bien sûr, si vous ne lisez que des pavés de 600 pages, la règle est légèrement faussée car l'action n'est alors pas forcément assez engagée. Cependant, cela donne toute de même une idée un peu plus précise de ce qui peut nous plaire ou non dans une histoire. Depuis quelques temps, j'applique le test de la page 99 régulièrement. Surtout parce que je trouve souvent dans les boites à livres des ouvrages dont l'auteur m'est inconnu et dont fatalement je ne connais pas le style. Si la page 99 ne me plait pas, je repose le livre. Il y a peu, j'étais vraiment hésitante car le livre sortait totalement de ma zone de confort, la page 99 m'a convaincue de me lancer.
Je vous propose donc de découvrir chaque semaine la page 99 d'un livre que je n'ai pas encore lu. Certains ont "subi" ce test de ma part, d'autres non. J'espère en tout cas vous donner envie d'élargir vos lectures grâce à ces extraits !
Aujourd'hui : La page 99 de Et puis, Paulette... de Barbara Constantine
"A part Mireille et les enfants, une seule chose arrive à le sortir de sa léthargie : parler de Gaby. Là, il s'anime. Il a besoin de se rappeler, de dire les mots. De pouvoir oublier quelque chose qui la concerne le panique complètement. Ferdinand l'écoute. Il sait bien qu'il va falloir du temps à Guy avant de s'habituer à vivre sans elle. Des mois ou des années. Peut-être que sa blessure ne se refermera jamais. Probable. Une chose est sûre. Il ne le laissera pas tomber. Il l'a promis. Et puis, ça ne lui viendrait même pas à l'idée de laisser tomber un ami.
Marceline.
Samedi, fin de marché.
Après avoir remballé ses cageots dans la charrette, Marceline va voir Guy. Elle frappe à la porte, il ne vient pas ouvrir. Pas de bruit dans la maison, rien. Elle fait le tour, passe par le jardin, tape au carreau, comme avant, quand elle venait chercher Gaby pour aller à la bibliothèque. En se collant à la vitre, elle arrive à distinguer une silhouette. Guy est assis devant la table de la cuisine, le regard fixe, sans réaction. Elle pousse la porte, va s'asseoir près de lui. Attend patiemment qu'il tourne la tête, la regarde. Ses yeux sont enfoncés dans leur orbite, comme déjà tournés vers l'intérieur. Sa voix, un filet.
- Ca n'a plus de sens.
A elle, il n'a pas honte de le dire, elle sait ce qu'il ressent. Gaby un jour lui a raconté la peine de sa vie.
Elle caresse le dessus de sa main. Parle bas.
- Elle aurait aimé que vous essayiez encore, je crois."