Un mot sur l'auteur

Antoine de Saint Exupéry est une figure incontournable. A la fois aviateur, poète, écrivain et reporter, il est bien sûr celui qui a écrit un de mes livres préférés : Le Petit Prince.

Né le 29 juin 1900 à Lyon, St-Ex a grandi dans une famille issue de la noblesse française avec ses 4 frères et sœurs, élevés par une maman qui se retrouve veuve prématurément.

Sa scolarité n'est pas spécialement glorieuse, il obtient cependant son baccalauréat à 17 ans et perd la même année son frère cadet.

C'est en 1921 qu'il commence à piloter des avions tout en effectuant son service militaire. Malheureusement, il est victime d'un accident d'avion en 1923, suite à quoi il effectue divers métiers jusqu'en 1926, année où il débute sa carrière dans l'aéropostale.

Puis, en 1932, il devient journaliste pour de grands reportages, ses expériences et son vécu serviront de base pour l'écriture de Terre des hommes publié en 1939.

Disparu en mer en 1944 lors d'un vol de reconnaissance en vue du débarquement de Provence, Antoine de Saint Exupéry a laissé l'image d'un grand humaniste, à la fois homme d'action et poète.

Que raconte ce livre et ce que j'en pense

Terre des hommes n'est pas un roman. St Exupéry rassemble ici des souvenirs, des réflexions, et disserte sur le désert, les hommes, ses expériences de pilote...

Il ressort de Terre des hommes énormément d'humanité et de poésie. Qu'il parle de ses camarades comme Guillaumet ou Mermoz ou d'un accident d'avion dans le désert qui faillit lui coûter la vie, Antoine de Saint Exupéry réussit toujours à m'enchanter.

Lorsqu'il se croit perdu, ce n'est pas son propre sort qui l'inquiète, mais celui de ses proches : "Chaque seconde de silence assassine un peu ceux que j'aime".

Chaque anecdote, chaque description, est empreinte de la façon si particulière d'écrire de cet auteur cher à mon cœur... et c'est ce qui fait tout le charme de ce livre.

Pourquoi lire Terre des hommes ?

Même si ce livre date de 1939, il est encore étonnament d'actualité. Le monde a changé, mais les mêmes interrogations sont présentes, et comme le souligne Saint-Exupéry dans le dernier chapitre "Les Hommes" : "C'est un peu, dans chacun de ces hommes, Mozart assassiné".

Tout au long des thèmes abordés, on s'émerveille souvent du bonheur procuré par des choses simples et si accessibles dans notre société : l'eau, la liberté...

Et pourtant, nous vivons tout cela naturellement, car c'est notre quotidien...

Alors, j'espère que vous aurez envie de lire Terre des hommes, juste pour ensuite redécouvrir la joie de plaisirs faits de rien du tout, comme la lecture d'un ouvrage qui vous fera voyager de la plus belle des façons.

Aujourd'hui, je ne vais chroniquer ni un roman, ni un essai, mais un petit livre d'art sur l'artiste Clet.

Qui est Clet ? Né en Bretagne en 1966, après y avoir grandi, il s'expatrie d'abord à Rome en 1990. Il s'installe ensuite à Florence en 2005, mais ce n'est qu'en 2010 qu'il commence son travail sur les panneaux de signalisation.

Désirant interpeller le public, il appose des stickers sur les panneaux. Son but est avant tout de changer le regard des gens sur le mobilier urbain. Ainsi, il cherche "l'harmonie entre les extrêmes, entre la règle et la liberté qui sont deux éléments indispensables au bon fonctionnement de la société" (Le Télégramme, 3 janvier 2016).

De fait, j'ai découvert le travail de Clet lors d'un voyage à Florence en août 2016, et une fois que l'on rencontre un panneau détourné par cet artiste, il est impossible de ne pas en chercher d'autre !

Tour à tour poétiques, malicieux ou provocants, ses collages changent totalement notre rapport aux sens interdits ou autres voies sans issue.

C'est d'ailleurs sur ce panneau en particulier qu'un sticker a déclenché une polémique. Clet y a représenté un Christ crucifié, ce qui n'a pas manqué de provoquer de vives discussions.

Lui-même le reconnaît, on peut y voir "une revendication à connotation religieuse énonçant le non-lieu des religions et le fait que celles-ci foncent tout droit dans une impasse à l'époque moderne...", mais l'artiste laisse à chacun le choix d'interpréter ce dessin à sa guise.

Pour ma part, en voyant ce sticker à Florence, je n'ai pas été choquée et je ne l'ai pas vu comme un blasphème. Après tout, cette ville donne à voir presque à chaque coin de rue une statue, une peinture... l'iconographie religieuse y est omniprésente, l'époque a changé, mais le travail de Clet est pour moi une relecture de notre quotidien avant tout.

Il n'y a rien de plus banal qu'un panneau de signalisation, et Clet en fait quelque chose qui sort de l'ordinaire. De plus, même si les dessins les modifient, ils restent toujours lisibles et compréhensibles.

C'est toujours ce paradoxe entre la règle et la liberté qui semblent régir son travail. L'une ne peut exister dans l'autre et nous avons besoin des deux dans notre vie.

Grâce à ce petit livre qui résume en texte et par de nombreuses photos les réalisation de l'artiste, on réalise la profondeur du message qu'il veut faire passer, au fond, la poésie peut être présente partout, même dans un panneau de signalisation.

De la Bretagne à New-York, en passant par Paris ou Osaka, les messages de Clet font le tour du monde. Nul doute qu'en visitant une ville où vous découvrirez ses œuvres, vous vous surprendrez à rechercher ces jolis détournements.

A défaut, vous pouvez vous procurer ce petit livre dont la couverture est également un poster et posséder un Clet chez vous !

Tout d'abord, je remercie Babélio et les éditions de l'Observatoire pour l'envoi de ce livre suite à ma participation à la masse critique de juin 2018

Après le Conservatoire national de Paris, Guillaume de Tonquédec joue au théâtre sous la direction de Roman Polanski, Jean-Luc Boutté, José Paul ou Bernard Murat. La série Fais pas ci, fais pas ça, sur France2, dans laquelle il incarne Renaud Lepic, le fait accéder à la notoriété. Il obtient le César du meilleur second rôle pour Le Prénom. Récemment, il tient le rôle-titre dans La Garçonnière, adaptation du célèbre film de Billy Wilder, The Apartment, qu'il a jouée à Paris et dans toute la France.

Ce livre fait partie d'une collection des Editions de l'Observatoire : Des vies et des mots. Guillaume de Tonquédec est la troisième personnalité qui se prête au jeu de raconter son rapport à la lecture.

J'étais très curieuse de découvrir son témoignage car c'est un acteur que j'affectionne mais que finalement, je connais peu.

On découvre au fil des pages que Guillaume de Tonquédec a tout d'abord eu de grosses difficultés à établir un lien avec la lecture... et l'école en général ! A cause d'un simple problème de vue détecté tardivement, l'acteur ne se met à lire réellement qu'en CM2. Sérieux et appliqué, avec humour il dit lui-même qu'il a "la tête de l'emploi", il réussira ensuite à rattraper son retard et à apprivoiser les mots.

Il est touchant de constater que malgré sa réussite indéniable, Guillaume de Tonquédec dit toujours lire lentement et ne pas se sentir à l'aise face à la lecture.

Malgré tout, il nous fait partager ses auteurs préférés, sa collection de citations ainsi que des anecdotes de tournage... avec passion. On sent derrière une culture acquise entre autre grâce à sa vocation d'acteur, beaucoup de "naïveté" dans le sens où il sait être émouvant et attachant. Certains trouveront peut-être qu'il y a des réflexions faciles, mais j'aime à penser, tout comme lui, que la lecture, le théâtre, la culture en fait ne peuvent que nous élever et nous aider à grandir.

En écrivant sur ses auteurs favoris, qu'ils fassent partie du théâtre comme Molière, Shakespeare ou Musset, ou bien de la littérature comme Tesson, Zweig ou Benacquista (nous partageons cet auteur que j'aime beaucoup), Guillaume de Tonquédec nous livre ses coups de coeur avec générosité.

On découvre tout au long de ce témoignage un homme qui a beaucoup travaillé pour en arriver où il est, mais qui sait rester humble.

Au final, ce livre parle autant des livres que de son travail d'acteur par rapport aux textes qu'il joue.

Si vous avez envie de découvrir mieux ce comédien, je ne peux que vous conseiller cette lecture. Il se livre avec pudeur et authenticité et certains titres qu'il apprécie risquent fort de se retrouver dans ma liste de livres à lire un jour.