Connaissez-vous le test de la page 99 ? j'ai découvert ce principe sur Livraddict il y a quelques temps et j'ai trouvé la technique sympa pour savoir si un livre que l'on hésite à lire est susceptible de nous plaire ou non. Ci-dessous l'explication de ce test tirée de Wikipédia :
"Selon Ford Madox Ford (écrivain et éditeur anglais), à la page 99, qui se situe habituellement vers le quart ou le tiers d'un roman, les personnages et l'intrigue sont en place et le rythme et l'équilibre installés permettent au futur lecteur de juger s'il a envie ou non de lire l'ouvrage."
Bien sûr, si vous ne lisez que des pavés de 600 pages, la règle est légèrement faussée car l'action n'est alors pas forcément assez engagée. Cependant, cela donne toute de même une idée un peu plus précise de ce qui peut nous plaire ou non dans une histoire. Depuis quelques temps, j'applique le test de la page 99 régulièrement. Surtout parce que je trouve souvent dans les boites à livres des ouvrages dont l'auteur m'est inconnu et dont fatalement je ne connais pas le style. Si la page 99 ne me plait pas, je repose le livre. Il y a peu, j'étais vraiment hésitante car le livre sortait totalement de ma zone de confort, la page 99 m'a convaincue de me lancer.
Je vous propose donc de découvrir chaque semaine la page 99 d'un livre que je n'ai pas encore lu. Certains ont "subi" ce test de ma part, d'autres non. J'espère en tout cas vous donner envie d'élargir vos lectures grâce à ces extraits !
Aujourd'hui : La page 99 de Le boiteux de Varsovie de Juliette Benzoni
"Pardonnez-moi, ma chère, et, puisqu'il s'est présenté lui-même, souffrez que je lui apprenne qui vous êtes. Aldo, voici lady Mary Saint Albans, venue tout exprès pour danser chez moi. Une raison de plus de vous y rendre. A présent, nous devons rentrer !
Sans attendre de réponse et avec un dernier geste amical, la Casati se dirigea vers la gondole à proue d'argent qui l'attendait. La belle Anglaise, elle, se retourna pour offrir un sourire à celui qu'on laissait là. Assez désorienté d'ailleurs et ne sachant trop quel parti prendre. A l'émotion qui lui venait à l'idée d'avoir enfin des nouvelles de Dianora, il devait bien admettre une fois de plus qu'il n'était pas guéri. Aurait-il assez de force d'âme pour ne pas se rendre à l'ukase de Luisa ? Le client qu'il devait voir était important. D'autre part, son orgueil se révoltait à l'idée de courir, comme un toutou bien dressé, à l'appât du sucre qu'on lui tendait.
Peut-être fût-il resté encore un bon moment figé sur place à suivre d'un regard distrait le sillage pourpre de la dame aux iris noirs si une voix amusée ne s'était élevée soudain :
- Que te disait donc la Sorcière ? Aurait-elle choisi d'arborer aujourd'hui le masque de Méduse ?
Décidément, il était écrit que Morosini serait en retard à un rendez-vous dont le souvenir lui revenait ! Avec un léger soupir, il se retourna pour considérer sa cousine Adriana...
- On croirait que tu ne la connais pas ? Elle m'intimait l'ordre de me rendre au bal qu'elle donne ce soir alors que j'ai autre chose à faire...
Adriana se mit à rire. Elle était en beauté et semblait d'excellente humeur. Vêtue d'un tailleur noir et blanc à la dernière mode, coiffée d'un charmant chapeau blanc poignardé d'un "couteau" noir, elle offrait une parfaite image d'élégance."