Pablo Neruda est un auteur dont j'entends parler depuis longtemps, mais je n'ai commencé à lire ses poésies qu'il y a peu. C'est là que je regrette d'ailleurs de ne pas connaître l'espagnol car je suis sure que l'on perd évidemment beaucoup dans la traduction. Néanmoins, j'ai tout de même choisi un texte de lui car je l'ai trouvé très beau.
En ce samedi pascal, je ne vous propose pas un poème sur le chocolat (non, non, en plus je vous connais, vous êtes tous très gourmands, ça suffit maintenant !)
Aujourd'hui, je partage un texte de Marceline Desbordes-Valmore, je ne me souviens pas exactement de la première fois que j'ai lu cette poésie. Une chose est sure, je la connais depuis très longtemps et je l'ai aimée dès le début, j'espère qu'elle vous plaira aussi.
Les roses de Saadi
J'ai voulu ce matin te rapporter des roses ; Mais j'en avais tant pris dans mes ceintures closes Que les noeuds trop serrés n'ont pu les contenir.
Les noeuds ont éclaté. Les roses envolées Dans le vent, à la mer s'en sont toutes allées. Elles ont suivi l'eau pour ne plus revenir ;
La vague en a paru rouge et comme enflammée. Ce soir, ma robe encore en est tout embaumée... Respires-en sur moi l'odorant souvenir.
Mary Higgins Clark : issue d'un milieu modeste, elle grandit en ayant perdu son père à l'âge de 10 ans, puis aidera sa famille en travaillant.
A 20 ans, elle se marie, écrit ensuite des scripts pour la radio et dirige sa propre société en 1980.
C'est en 1969 qu'elle publie son premier livre, une biographie romancée de George Washington, qui ne trouve pas son public.
Ce n'est qu'en 1975 qu'elle rencontre le succès avec La maison du guet, qui devient immédiatement un best-seller.
En 1977, la France découvre Mary Higgins Clark avec La nuit du renard.
A présent, Mary Higgins Clark écrit toujours, son dernier roman est La reine du bal, de nouveau en collaboration avec Alafair Burke.
Alafair Burke : elle est la fille de l'écrivain James Lee Burke. Elle-même auteure, elle écrit des romans policiers. L'affaire Cendrillon est le premier livre qu'elle a écrit en collaboration avec Mary Higgins Clark.
Ce que raconte ce livre et ce que j'en pense
Susan Dempsey, une brillante et charmante étudiante a été assassinée il y a 20 ans. Tout est réuni dans ce drame pour en faire le sujet de rêvé de Suspicion, une émission de télé-réalité qui rouvre des affaires non élucidées. Autour de la victime, les suspects ne manquaient pas : un célèbre réalisateur de films, un petit ami loin d'être parfait...
Bien décidée à élucider cette affaire, Laurie Moran, la productrice de l'émission, va tout mettre en oeuvre pour que justice soit faite. Mais pour que la vérité éclate, elle devra rester sur ses gardes tout en préservant un équilibre fragile dans sa vie...
Je n'avais pas lu de Mary Higgins Clark depuis longtemps et ce roman ne m'a pas convaincue. J'ai trouvé les personnages assez caricaturaux et prévisibles. L'idée de départ était bonne, mais il n'en ressort finalement rien d'original.
Laurie est bien sûr jolie, veuve éplorée et maman courage. Son père est un ancien policier (évidemment exemplaire), et un charmant avocat lui tourne autour. Oh, mais ne vous inquiétez pas, il attend sagement après elle.
Les autres personnages sont à l'image des héros, sans surprise. En fait, je suis vraiment étonnée qu'il ait fallu deux auteures pour écrire ce roman. Le quatrième de couverture parle d'un suspense étonnant, pour ma part, l'ennui m'a guetté... Il faut attendre presque 300 pages pour que l'action décolle, mais à aucun moment je n'ai été happée par l'histoire.
J'ai terminé ce livre par acquis de conscience, et même la fin ne m'a pas vraiment convaincue (En plus, j'ai trouvé les dernières pages assez mal traduites).
Pourquoi lire L'affaire Cendrillon ?
Si vous aimez regarder un téléfilm le dimanche après-midi pas trop prise de tête, ce livre est fait pour vous ! Ici, pas de description gore, de psychopathe ou de choses dérangeantes. Ce roman est 100% politiquement correct, c'est tout juste s'il n'y a pas une petite morale à la fin.
Mon avis est peut-être dur, mais honnêtement, si vous voulez lire un Mary Higgins Clark, préférez un livre plus ancien comme La nuit du renard.
Bonjour, aujourd'hui, j'ai encore choisi un texte de Jacques Prévert, mais il n'est pas très gai. Il s'agit de La grasse matinée. Evoquant la misère et la faim, avec ses mots à la fois justes et terribles, Prévert peint une société malheureusement toujours d'actualité.
La grasse matinée
Il est terrible le petit bruit de l'œuf dur cassé sur un comptoir d'étain il est terrible ce bruit quand il remue dans la mémoire de l'homme qui a faim elle est terrible aussi la tête de l'homme la tête de l'homme qui a faim quand il se regarde à six heures du matin dans la glace du grand magasin une tête couleur de poussière ce n'est pas sa tête pourtant qu'il regarde dans la vitrine de chez Potin
il s'en fout de sa tête l'homme il n'y pense pas il songe il imagine une autre tête une tête de veau par exemple avec une sauce de vinaigre ou une tête de n'importe quoi qui se mange et il remue doucement la mâchoire doucement et il grince des dents doucement car le monde se paye sa tête et il ne peut rien contre ce monde et il compte sur ses doigts un deux trois un deux trois cela fait trois jours qu'il n'a pas mangé et il a beau se répéter depuis trois jours Ça ne peut pas durer ça dure trois jours trois nuits sans manger et derrière ces vitres ces pâtés ces bouteilles ces conserves poissons morts protégés par les boîtes boîtes protégées par les vitres vitres protégées par les flics flics protégées par la crainte que de barricades pour six malheureuses sardines… Un peu plus loin le bistrot café-crème et croissants chauds l'homme titube et dans l'intérieur de sa tête un brouillard de mots un brouillard de mots sardines à manger œuf dur café-crème café arrosé rhum café-crème café-crème café-crime arrosé sang !…
Un homme très estimé dans son quartier a été égorgé en plein jour l'assassin le vagabond lui a volé deux francs soit un café arrosé zéro franc soixante-dix deux tartines beurrées et vingt-cinq centimes pour le pourboire du garçon. Il est terrible le petit bruit de l'œuf dur cassé sur un comptoir d'étain il est terrible ce bruit quand il remue dans la mémoire de l'homme qui a faim.
Aujourd'hui, je vous propose un texte dont seule la dernière ligne est très connue... Personnellement, j'ai découvert ce texte dans son intégralité cette semaine et je l'ai trouvé toujours très actuel, bien qu'il ait été écrit en 1910.
Si... Rudyard Kipling
Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir, Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d’amour, Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre, Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour, Pourtant lutter et te défendre ;
Si tu peux supporter d’entendre tes paroles Travesties par des gueux pour exciter des sots, Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles Sans mentir toi-même d’un mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire, Si tu peux rester peuple en conseillant les rois, Et si tu peux aimer tous tes amis en frère, Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;
Si tu sais méditer, observer et connaître, Sans jamais devenir sceptique ou destructeur, Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maitre, Penser sans n’être qu’un penseur ;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage, Si tu peux être brave et jamais imprudent, Si tu sais être bon, si tu sais être sage, Sans être moral ni pédant ;
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite Et recevoir ces deux menteurs d’un même front, Si tu peux conserver ton courage et ta tête Quand tous les autres les perdront,
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire Seront à tout jamais tes esclaves soumis, Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire Tu seras un homme, mon fils.
Aujourd'hui, je vous propose un joli poème d'Aragon, j'adore le lilas, mais ce n'est pas juste pour ça que j'ai choisi ce texte. J'aime le mélange de rêve et de réalité, tout semble irréel et doux. J'espère que vous aimerez ce choix.
Les Lilas
Je rêve et je me réveille Dans une odeur de lilas De quel côté du sommeil T’ai-je ici laissé ou là ?
Je dormais dans ta mémoire Et tu m’oubliais tout bas Ou c’était l’inverse histoire Etais-je où tu n’étais pas ?
Je me rendors pour t’atteindre Au pays que tu songeas Rien n’y fait que fuir et feindre Toi tu l’as quitté déjà.
Dans la vie ou dans le songe Tout a cet étrange éclat Du parfum qui se prolonge Et d’un chant qui s’envola !
O claire nuit jour obscur Mon absente entre mes bras Et rien d’autre en moi ne dure
Aujourd'hui, je partage encore un poème de Jacques Prévert, et oui, encore lui mais il faut dire que je l'aime beaucoup... j'ai découvert ce texte il y a peu, comme souvent chez cet auteur, on oscille entre rêve et réalité, entre punaises et baisers...
Embrasse-moi
Jacques PRÉVERT
Recueil : « Histoires et d’autres histoires »
C’était dans un quartier de la ville lumière Où il fait toujours noir où il n’y a jamais d’air Et l’hiver comme l’été là c’est toujours l’hiver Elle était dans l’escalier Lui à côté d’elle elle à côté de lui C’était la nuit Ça sentait le souffre Car on avait tué des punaises dans l’après-midi Et elle lui disait Ici il fait noir Il n’y a pas d’air L’hiver comme l’été c’est toujours l’hiver Le soleil du bon dieu ne brill’ pas de notr’ côté Il a bien trop à faire dans les riches quartiers Serre-moi dans tes bras Embrasse-moi Embrasse-moi longtemps Embrasse-moi Plus tard il sera trop tard Notre vie c’est maintenant Ici on crèv’ de tout De chaud et de froid On gèle on étouffe On n’a pas d’air Si tu cessais de m’embrasser Il me semble que j’mourais étouffée T’as quinze ans j’en ai quinze A nous deux on a trente A trente ans on n’est plus des enfants On a bien l’âge de travailler On a bien celui de s’embrasser Plus tard il sera trop tard Notre vie c’est maintenant Embrasse-moi !
En parallèle de ma chronique sur La femme de dos, j'ai contacté l'auteure, Alice Moine, qui a accepté de répondre à quelques questions.
Je la remercie pour sa disponibilité et sa gentillesse.
La femme de dos est votre deuxième roman, comment avez-vous eu l'idée de cette histoire ?
Cette histoire m’est arrivée d’un bloc. J’étais en vacances à Toulon en 2015 quand soudain ma mère de 81 ans a été hospitalisée dans un état préoccupant qui nous laissait ma soeur et moi dans une grande inquiétude. Nous sommes toutes les deux parisiennes et travailleuses indépendantes, ce qui implique une disponibilité totale quelque que soient les contraintes familiales ou professionnelles qui nous assaillent. Nous avons donc tiré à pile ou face pour décider qui faisait quoi et résultat des courses, je devais rester au chevet de ma mère pendant que ma sœur rentrait à Paris pour travailler. Mes employeurs m’ont envoyé un disque dur pour que je travaille sur place (je montais alors un clip musical). Les jours suivants, je montais la nuit, je visitais ma mère le jour. Ce travail a été une sorte de soupape de soulagement salutaire dès que je sortais de l’hôpital. Je me réfugiais à plein régime dans la fabrication de ce clip. Je ne peux pas dire pourquoi mais ces jours-là seule dans l’appartement à travailler sans relâche, certains souvenirs intenses de mon adolescence toulonnaise ont ré-émergé. Les 400 coups qu’on faisait avec mes amies Maïlys ou Laurence ont resurgis. En bonne romancière en herbe, j’ai vrillé. Passé, présent, tout se mélangeait. Cette dose de folie a été une grande source d’inspiration pour ce second roman. Le personnage de Jane m’est apparu : une autre que moi, plus extrême, plus passionnelle, aussi concernée par son travail que je peux l’être et qui a enfoui son passé en prenant la fuite loin de son sud natal.
On sent dans votre écriture que vous travaillez dans le milieu de l'image, quelles sont vos sources d'inspiration visuelles ?
Comme je suis monteuse de films, mes sources d’inspiration sont tournées vers l’image cinématographique et photographique. Mais je suis également très sensible aux humains qui m’entourent, proches ou inconnus, une vraie mine d’or pour qui souhaite inventer des histoires… J’ai l’œil aiguisé et l’oreille perçante, pour ne pas dire l’inverse.
3. Toulon est votre ville natale, y revenez-vous plus souvent que Jane, l'héroïne de votre roman ?
Toulon est une ville singulière qui m’attire autant qu’elle m’agace depuis toujours. J’y reviens souvent, dès que possible à vrai dire. Je vais m’y ressourcer sur un paddle au large du Cap Brun, ma méditation à moi. J’adore regarder les couchers de soleil incroyables au dessus du fort Saint Louis en sirotant un spritz sur la terrasse de ma mère avant de savourer sa délicieuse cuisine. Quand je repars en train, je me sens encore plus gamine qu’à l’aller.
4. Quel est le dernier livre que vous ayez lu ?
Je sors tout juste de Gabriële de Anne et Claire Berest, portrait fascinant d’une femme précurseur, ni muse ni soumise, résolument libre. Une belle écriture à quatre mains de la part de ses descendantes qui l’ont à peine connue, et qui ne la jugent jamais. Un magnifique document dans lequel on a l’impression de tutoyer Apollinaire et Marcel Duchamp en prenant de l’opium avec Picabia. Une bouffée d’air.
5. Quel est votre auteur préféré ?
A question impossible, réponse impossible.
Si vous souhaitez savoir vers qui j’aimerais tendre dans l'écriture, alors je dirais que Laura Kashischke est un de mes modèles littéraires.
6. Un mot pour vos lecteurs ?
Tout est dans les 352 pages que je vous invite à lire au plus vite ! Les seconds romans ont tellement besoin d’être soutenus, n’hésitez pas à l’acheter, et surtout le lire !
Aujourd'hui, je partage le texte d'un slam de Grand corps malade que j'aime beaucoup. Il s'agit de Les voyages en train, où Grand corps malade compare ceux-ci aux histoires d'amour.
J'ai aimé ce texte dès le début, poétique, drôle et émouvant, évidemment, c'est encore mieux quand il est dit par l'auteur...
Les voyages en train
J'crois que les histoires d'amour c'est comme les voyages en train, Et quand je vois tous ces voyageurs parfois j'aimerais en être un, Pourquoi tu crois que tant de gens attendent sur le quai de la gare, Pourquoi tu crois qu'on flippe autant d'arriver en retard.
Les trains démarrent souvent au moment où l'on s'y attend le moins, Et l'histoire d'amour t'emporte sous l'oeil impuissant des témoins, Les témoins c'est tes potes qui te disent au revoir sur le quai, Ils regardent le train s'éloigner avec un sourire inquiet, Toi aussi tu leur fais signe et tu imagines leurs commentaires, Certains pensent que tu te plantes et que t'as pas les pieds sur terre, Chacun y va de son pronostic sur la durée du voyage, Pour la plupart le train va dérailler dès le premier orage.
Le grand amour change forcément ton comportement, Dès le premier jour faut bien choisir ton compartiment, Siège couloir ou contre la vitre il faut trouver la bonne place, Tu choisis quoi une love story de première ou d'seconde classe ?
Dans les premiers kilomètres tu n'as d'yeux que pour son visage, Tu calcules pas derrière la fenêtre le défilé des paysages, Tu te sens vivant tu te sens léger tu ne vois pas passer l'heure, T'es tellement bien que t'as presque envie d'embrasser le contrôleur.
Mais la magie ne dure qu'un temps et ton histoire bât de l'aile, Toi tu te dis que tu n'y est pour rien et que c'est sa faute à elle, Le ronronnement du train te saoule et chaque virage t'écoeure, Faut que tu te lèves que tu marches tu vas te dégourdir le coeur.
Et le train ralentit et c'est déjà la fin de ton histoire, En plus t'es comme un con tes potes sont restés à l'autre gare, Tu dis au revoir à celle que tu appelleras désormais ton ex, Dans son agenda sur ton nom elle va passer un coup de tipex.
C'est vrai que les histoires d'amour c'est comme les voyages en train, Et quand je vois tous ces voyageurs parfois j'aimerais en être un, Pourquoi tu crois que tant de gens attendent sur le quai de la gare, Pourquoi tu crois qu'on flippe autant d'arriver en retard.
Pour beaucoup la vie se résume à essayer de monter dans le train, A connaître ce qu'est l'amour et se découvrir plein d'entrain, Pour beaucoup l'objectif est d'arriver à la bonne heure, Pour réussir son voyage et avoir accès au bonheur.
Il est facile de prendre un train encore faut-il prendre le bon, Moi je suis monté dans deux trois rames mais c'était pas le bon wagon, Car les trains sont capricieux et certains sont innaccessibles, Et je ne crois pas tout le temps qu'avec la SNCF c'est possible.
Il y a ceux pour qui les trains sont toujours en grèves, Et leurs histoires d'amour n'existent que dans leurs rêves, Et y'a ceux qui foncent dans le premier train sans faire attention, Mais forcément ils descendront déçus à la prochaine station, Y'a celles qui flippent de s'engager parce qu'elles sont trop émotives, Pour elles c'est trop risqué de s'accrocher à la locomotive, Et y'a les aventuriers qu'enchaînent voyages sur voyages, Dès qu'une histoire est terminée ils attaquent une autre page.
Moi après mon seul vrai voyage j'ai souffert pendant des mois, On s'est quitté d'un commun accord mais elle était plus d'accord que moi, Depuis je traîne sur les quais je regarde les trains au départ, Y'a des portes qui s'ouvrent mais dans une gare je me sens à part.
Il parait que les voyages en train finissent mal en général, Si pour toi c'est le cas accroche-toi et garde le moral, Car une chose est certaine y'aura toujours un terminus, Maintenant tu es prévenu la prochaine fois tu prendras le bus.
Tout d'abord, je remercie Babélio et les éditions Serge Safran pour l'envoi de ce livre suite à ma participation à la masse critique de janvier 2018.
Un mot sur l'auteur :
(Source : Editions Kero)
Alice Moine partage son temps entre l'écriture et son métier de chef monteuse pour la publicité et le cinéma. Née à Toulon en 1971, elle abandonne ses études scientifiques et bifurque vers l’audiovisuel pour le plaisir de raconter des histoires. En 2007, elle suit l’Atelier Scénario de La Femis et participe à un marathon d’écriture au Festival des Scénaristes. Elle rédige alors ses premières nouvelles. Voyageuse dans l’âme et amatrice d’émotions visuelles, littéraires, photographiques ou musicales, elle vit à Paris avec son mari, ses deux filles et son chat.
La femme de dos est son deuxième roman, après Faits d'hiver.
Jane est directrice de casting, surnommée l'Oeil, son métier la passionne et l'anime. Un producteur la contacte pour qu'elle trouve une "perle rare". Telo Ruedigger, un artiste controversé, capable de détruire ses propres créations, recherche une actrice pour son prochain film : La femme de dos.
Alors que Jane prend connaissance du projet, sa mère tombe dans le coma. Elle doit alors quitter la région parisienne pour le Sud.
Ce retour dans la maison de son enfance "Les Vignettes", qui a servi de décor à un film de Téchiné replonge Jane dans un passé qui la perturbe.
Comment trouver "la perle" sans repenser au photographe de plateau dont elle tomba amoureuse, et dont l'oeuvre de Telo Ruedigger est si proche ? Quelle est la vérité sur l'accident dont Jane fut victime il y a presque 30 ans ? Comment renouer des liens avec sa mère avant qu'il ne soit trop tard ?
J'ai suivi l'histoire de Jane avec beaucoup de plaisir pour plusieurs raisons. Ce roman est très différent de ce que je lis habituellement et j'ai beaucoup aimé la plume de l'auteure. Les personnages sont attachants, bien dépeints, et les transitions se font facilement entre leurs histoires.
Les lieux sont aussi très importants dans ce livre, et ayant habité à Toulon, je situais sans effort les endroits cités.
On sent aussi que l'auteure travaille dans le milieu de l'image, les descriptions sont très graphiques. Tout au long de ma lecture, je pouvais sans peine voir les scènes se dérouler dans ma tête, et ce n'est pas quelque chose de courant lorsque je lis.
Entre quête d'amour (aussi bien maternel que celui d'un amour de jeunesse), d'un visage recherché avec obsession et de vérité, La femme de dos est un roman que j'ai eu beaucoup de mal à lâcher.
C'est une histoire dans laquelle chacun peut se reconnaître à un moment donné. Nous regrettons tous des non-dits, une histoire inachevée... et tout comme Jane, nous nous jetons à corps perdu dans ce qui nous détourne de ces regrets.
Vous l'aurez compris, je recommande vivement ce roman !
Pourquoi lire La femme de dos ?
La plupart des romans que je lis habituellement sont des polars ou des thrillers. J'ai aimé avec ce livre me confronter à quelque chose de différent, ce qui m'a apporté une bouffée d'air frais.
Les chapitres sont assez courts, et il m'a été plusieurs fois difficile de fermer ce roman (j'ai même failli arriver en retard au travail !) Personnellement, je me suis vraiment attachée à Jane, aussi forte que fragile, à ses doutes et ses espoirs, et aussi ses déceptions.
Je conseille ce livre très fortement, surtout si vous cherchez à lire une histoire avec des personnages réalistes et attachants.