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Pour les amoureux de la lecture, des bibliothèques, des livres et des mots. Ce blog soutient les libraires indépendants ainsi que le boycott d'Amazon.

Publié le par Agnès
Publié dans : #Autour de la lecture

Connaissez-vous le test de la page 99 ? j'ai découvert ce principe sur Livraddict il y a quelques temps et j'ai trouvé la technique sympa pour savoir si un livre que l'on hésite à lire est susceptible de nous plaire ou non. Ci-dessous l'explication de ce test tirée de Wikipédia :

 

"Selon Ford Madox Ford (écrivain et éditeur anglais), à la page 99, qui se situe habituellement vers le quart ou le tiers d'un roman, les personnages et l'intrigue sont en place et le rythme et l'équilibre installés permettent au futur lecteur de juger s'il a envie ou non de lire l'ouvrage."

 

Bien sûr, si vous ne lisez que des pavés de 600 pages, la règle est légèrement faussée car l'action n'est alors pas forcément assez engagée. Cependant, cela donne toute de même une idée un peu plus précise de ce qui peut nous plaire ou non dans une histoire. Depuis quelques temps, j'applique le test de la page 99 régulièrement. Surtout parce que je trouve souvent dans les boites à livres des ouvrages dont l'auteur m'est inconnu et dont fatalement je ne connais pas le style. Si la page 99 ne me plait pas, je repose le livre. Il y a peu, j'étais vraiment hésitante car le livre sortait totalement de ma zone de confort, la page 99 m'a convaincue de me lancer.

 

Je vous propose donc de découvrir chaque semaine la page 99 d'un livre que je n'ai pas encore lu. Certains ont "subi" ce test de ma part, d'autres non. J'espère en tout cas vous donner envie d'élargir vos lectures grâce à ces extraits ! 

 

Aujourd'hui : La page 99 de Kenya ou la fugue africaine de Felice Benuzzi

 

"Illusion peut-être. En tout cas, il est 5h30. Je dois réveiller les camarades. Comme ils dorment de bon coeur ! Giuàn ronfle toujours, doucement, délicatement, comme pour ne pas réveiller Enzo. Laissons-les dormir encore un peu.

 

Que ne donnerais-je pas pour un café !

 

L'aube point maintenant, grandit. Silence de mort sur la forêt. A 5h40, réveil en fanfare. "Pa-pa-papapa-pa-pa-pa-pa-pa-pa-pa". Air connu ! Ils ne veulent rien savoir. Ils ne montrent pas le moindre enthousiasme pour la vie militaire. Je finis par enlever un piquet de la tente et tout l'édifice s'écroule sur leur tête. Alors ils donnent signe de vie, protestant gaiement. Et pendant qu'ils se préparent pour le départ, je roule le tente, mouillée comme si on l'avait plongée dans la rivière. Les sacs aussi sont humides ainsi que leur contenu.

 

La bonne humeur ne fait défaut à personne, pas même à Enzo qui a trouvé ses escarpins de promenade durs comme du bois et ses guêtres de cérémonie raides comme morues sèches. Il fait parfaitement clair quand nous nous engageons sur le chemin. Quant à la lampe électrique, inutile de dire que nous ne l'avons pas retrouvée. Nous marchons bon pas pour nous réchauffer.

 

Bientôt apparaît une route qui, de la hauteur de la scierie, descend vers la rivière, puis, un peu plus loin, un pont ! Parfaitement ! un pont de rondins, large et solide. Suit un passage marécageux avec des traces de bétail. Nous sommes encore en pleine zone dangereuse. Et nous qui supposions que nous avions "tout" laissé derrière nous ! Nous avons bien fait de ne pas allumer de feu ! C'eût été un comble que de se faire épingler juste à la porte du monde habité !

 

A grandes enjambées, nous gagnons le bord de la rivière et nous rapprochons du pont. Et voici qu'au delà de ce pont, à travers les cimes des arbres, pointe à l'improviste, noir violacé, et non encore touché par le soleil, le Kenya, avec sa dentelle d'aiguilles, découpé sur un ciel d'opale dans un air d'une limpidité absolue. Vision fantastique de force et de dureté.

 

A peine avons-nous eu le temps d'embrasser ce spectacle du regard que, vers la scierie, un crépitement de moteur se fait entendre. "Ils" viennent ! Une auto, qui d'un moment à l'autre peut passer sur le pont ! Nous allons comme des dards, sur les cailloux glissants, sous le pont, les pieds dans l'eau. Qui sent encore le poids du sac ? Vite ! Vite ! A la pétarade du moteur se superpose un fracas de ferraille. Un camion ? Un tracteur à chenilles ? Nous courons, le coeur sur les lèvres... vite, jusqu'à ce tournant de la rivière, au delà du pont. Là-bas sont la liberté, le salut !"

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G
Merci pour la découverte de ce test. Je pense le partager sur ma page Facebook et faire le test pour mes prochaines lectures.
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A
Merci pour votre avis, et pas de souci pour le partage sur votre page Facebook :) je trouve intéressant de se faire une idée sur une potentielle lecture de cette façon, c'est un peu "gadget" mais pour le moment, ça a fait ses preuves pour moi !

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