
Un mot sur les auteurs
Dan Franck : après avoir étudié à la Sorbonne, il commence à écrire et reçoit le prix du premier roman en 1980 pour Les Calendes Grecques. Ensuite, il obtiendra également le prix Renaudot en 1991 pour La Séparation.
Il a écrit en collaboration des livres avec Enki Bilal ou Jean Vautrin pour les Aventures de Boro, reporter photographe.
Jean Vautrin : Son vrai nom est Jean Herman, tout d'abord lecteur de littérature française à l'université de Bombay, il réalise à son retour en France cinq longs-métrages pour le cinéma. Il commence à écrire au milieu des années 70 alors qu'il s'éloigne de la réalisation.
Il adopte le pseudonyme de Jean Vautrin à cette période et écrit essentiellement des romans policiers.
Il obtient le prix Goncourt en 1989 avec le roman Un grand pas vers le bon Dieu.
Ce que raconte ce livre et ce que j'en pense
Blèmia Borowicz, apprenti photographe aux ambitions de grand reporter, cherche la gloire à Paris. Arrogant, désinvolte, il est également très amoureux de sa cousine Maryika avec laquelle il a grandi.
Lorsqu'il la rejoint en Allemagne, il ne se doute pas que ce voyage va faire basculer leurs existences car un certain Hitler commence à faire parler de lui.
Alors que le climat se fait de plus en plus oppressant pour le milieu culturel allemand, Maryika est devenue actrice, Boro parviendra-t-il à la sauver et à lui prouver son amour ?
Je dois le dire, terminer ce livre a été un réel soulagement... le 4ème de couverture promet de l'aventure, des rebondissements, et les avis que j'avais lus étaient globalement positifs. Et pourtant, tout ce que j'ai ressenti s'approchait plus de l'ennui que de l'excitation de tourner les pages.
Tout d'abord, je n'ai pas du tout aimé Boro. Je l'ai trouvé capricieux, égoïste, agaçant... en tout cas à aucun moment je ne me suis attachée à lui et il avait une fâcheuse tendance à m'exaspérer. Certes, les héros peuvent parfois être énervants et ce n'est pas toujours bloquant, mais là, pour moi, il y avait des claques qui se perdaient !
Sa cousine m'était plus sympathique. Son caractère m'a semblé plus cohérent et ses réflexions plus censées.
Et que dire des nombreuses scènes de coucheries de notre Boro, qui semble-t-il a du mal à ne pas se retrouver au lit avec les femmes qu'il croise, et honnêtement cela m'a fait lever les yeux au ciel plus d'une fois.
L'intrigue en elle-même aurait pu être intéressante, mais on est loin d'être tenus en haleine... Les événements sont très longs à se mettre en place, en grand format, 494 pages qui auraient pu être bien réduites. A un moment, on entend plus parler de Boro pendant une bonne centaine de pages, pour un héros, c'est tout de même un peu bizarre.
Malheureusement, cette lecture a donc été très laborieuse pour moi, paradoxalement, ce roman est facile à lire, c'est vrai, mais je n'y ai pris aucun plaisir
Pourquoi lire La dame de Berlin ?
Si les histoires qui aiment s'attarder sur les personnages et une écriture un peu "à l'ancienne" ne vous dérangent pas, Boro vous convaincra sans doute de le suivre dans d'autres aventures.
Pour ma part, je ne poursuivrai pas après ce premier tome, car je n'aime pas l'ambiance qui se détache de ce roman. Les deux auteurs sont très certainement talentueux, mais je préférerais les lire séparément si l'occasion se présente.
Par contre, mention spéciale pour la très belle couverture dessinée par Enki Bilal.