
Un mot sur l'auteur
Philippe Besson est un écrivain, dramaturge et scénariste française. Il a également été critique littéraire et animateur de télévision.
Ses débuts professionnels ne sont pas littéraires. Il était tout d'abord juriste et enseignait le droit social. Il a également été DRH pour Laurence Parisot, secrétaire général de l'IFOP ou bien DRH de T-Online France-Club Internet.
Son premier succès littéraire a été son roman En l'absence des hommes, son premier ouvrage publié, qui mettait en scène Marcel Proust. Ce livre a été récompensé par le prix Emmanuel-Roblès.
Il enchaîne ensuite avec d'autres romans qui remportent également un bon accueil, il décide alors de se consacrer exclusivement à l'écriture.
Depuis, Philippe Besson ne cesse d'écrire, aussi bien des romans que des nouvelles. Il participe également parfois à des émissions télévisées ou radiophoniques, tout comme il livre des écrits pour la presse.
Ce que raconte ce livre et ce que j'en pense
Un homme et une femme séjournent dans le même hôtel à Lisbonne. Un jour, intrigué par cette femme qu'il voit toujours assise à la même place, l'homme l'aborde.
C'est alors que commencent leurs confessions. Elle a perdu son mari dans un tremblement de terre, il a été quitté.
Leurs douleurs sont différentes, et pourtant si semblables. Et au fond, le problème est le même : faire le deuil. Est-ce finalement plus facile de ne plus aimer un mort, ou un vivant ?
Ce court roman est avant tout contemplatif. L'auteur dépeint surtout les sentiments, tout ce qui traverse des êtres esseulés.
Ce livre, c'est essentiellement l'histoire de deux solitudes qui se percutent.
Une femme, qui a vécu un des pires drames que l'on puisse connaître : la perte d'un mari, emporté par une catastrophe naturelle à l'autre bout du monde. Elle ne cherche pas à ce qu'on la plaigne, non, elle veut juste raconter son histoire. Tout ce qu'elle a traversé, et tout ce qu'elle doit encore supporter.
Car le plus dur, pour elle, c'est surtout d'aimer encore son mari bien qu'il ne soit plus là. Alors elle dit, chaque étape et chaque coup de massue. Mais surtout, elle demande : "jusqu'à quand ?"
L'homme se trouve presque gêné, lui a "juste" été quitté. Il n'en a pas moins mal. La personne qu'il aime n'est pas morte, mais parfois il aimerait que ce soit le cas. Pourtant, il le voit bien, la mort ne signe pas l'arrêt de l'amour.
Lui, il a choisi de s'étourdir dans d'autres bras, des visages qu'il oubliera, des numéros qu'il ne rappellera pas.
L'un comme l'autre, chacun avec sa douleur, nous amènent à nous poser cette question : "Qu'est-ce qui met fin à l'amour ?"
En lisant ce livre, on pense forcément à une rupture douloureuse que l'on a vécu, à cette peine qui nous a accompagné. On aurait tellement aimé y mettre fin, d'un coup, se l'arracher comme un pansement. Mais elle était là, il fallait attendre, c'est ce que l'on nous a dit, mais comme la femme, on aurait aimé avoir une date de fin : "Jusqu'à quand vais-je souffrir ainsi ?"
Ce roman ne répond pas à cette question, mais comme un baume apaisant, il fait du bien au coeur et à l'âme.
Pourquoi lire Les passants de Lisbonne ?
Philippe Besson nous invite à être spectateurs, à nous poser, à observer un homme et une femme, tout simplement.
Pendant quelques jours, comme une parenthèse, nous les accompagnons dans Lisbonne, témoins silencieux de leur histoire. Malgré leur tristesse, l'espoir est là dans le ciel portugais, suivez-les, vous ne le regretterez pas.