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Pour les amoureux de la lecture, des bibliothèques, des livres et des mots. Ce blog soutient les libraires indépendants ainsi que le boycott d'Amazon.

Publié le par Agnès
Publié dans : #Autour de la lecture

Connaissez-vous le test de la page 99 ? j'ai découvert ce principe sur Livraddict il y a quelques temps et j'ai trouvé la technique sympa pour savoir si un livre que l'on hésite à lire est susceptible de nous plaire ou non. Ci-dessous l'explication de ce test tirée de Wikipédia :

 

"Selon Ford Madox Ford (écrivain et éditeur anglais), à la page 99, qui se situe habituellement vers le quart ou le tiers d'un roman, les personnages et l'intrigue sont en place et le rythme et l'équilibre installés permettent au futur lecteur de juger s'il a envie ou non de lire l'ouvrage."

 

Bien sûr, si vous ne lisez que des pavés de 600 pages, la règle est légèrement faussée car l'action n'est alors pas forcément assez engagée. Cependant, cela donne toute de même une idée un peu plus précise de ce qui peut nous plaire ou non dans une histoire. Depuis quelques temps, j'applique le test de la page 99 régulièrement. Surtout parce que je trouve souvent dans les boites à livres des ouvrages dont l'auteur m'est inconnu et dont fatalement je ne connais pas le style. Si la page 99 ne me plait pas, je repose le livre. Il y a peu, j'étais vraiment hésitante car le livre sortait totalement de ma zone de confort, la page 99 m'a convaincue de me lancer.

 

Je vous propose donc de découvrir chaque semaine la page 99 d'un livre que je n'ai pas encore lu. Certains ont "subi" ce test de ma part, d'autres non. J'espère en tout cas vous donner envie d'élargir vos lectures grâce à ces extraits ! 

 

Aujourd'hui : La page 99 de Le nom de la Rose d'Umberto Eco

 

"Tristesse et sévérité prédominaient dans les traits de son visage et ses yeux étaient si intenses qu'à un seul regard ils pouvaient pénétrer le coeur de celui qui parlait, et lire ses pensées secrètes, si bien qu'on pouvait difficilement supporter leur investigation et qu'on était tenté de ne pas les rencontrer une seconde fois.

 

Le bibliothécaire nous présenta à de nombreux moines qui étaient au travail à ce moment-là. De chacun d'eux Malachie nous dit aussi la tâche qu'il accomplissait, et j'admirai la profonde dévotion de tous au savoir et à l'étude de la parole divine. Je fis ainsi connaissance avec Venantius de Salvemec, traducteur du grec et de l'arabe, fervent de cet Aristote qui certainement fut le plus sage des hommes. Bence d'Uppsala, un jeune moine scandinave qui s'occupait de rhétorique. Bérenger d'Arundel, l'aide du bibliothécaire Aymaro d'Alexandrie, recopiant des ouvrages qui ne seraient prêtés que pour quelques mois à la bibliothèque, et puis un groupe d'enlumineurs de différents pays, Patrice de Clonmacnois, Raban de Tolède, Magnus de Iona, Walde de Hereford.

 

L'énumération pourrait continuer et il n'est rien de plus merveilleux que l'énumération, instrument d'admirables hypotyposes. Mais je dois en venir au sujet de nos discussions, d'où surgirent maintes indications utiles pour comprendre la subtile inquiétude qui flottait parmi les moines, et un je ne sais quoi d'inexprimé qui pesait sur tous leurs propos.

 

Mon maître entreprit Malachie en commençant par louer la beauté l'activité du scriptorium et par s'enquérir de la marche du travail qui s'accomplissait en ce lieu car, dit-il avec grande habileté, il avait partout entendu parler de cette bibliothèque et il aurait voulu en examiner de nombreux livres. Malachie lui expliqua ce que l'Abbé lui avait déjà dit, que le moine demandait au bibliothécaire l'ouvrage à consulter, et celui-ci irait le chercher dans la bibliothèque supérieure, si la demande avait été juste et pieuse. Guillaume demanda comment il pouvait connaître le nom des livres abrités dans les armaria du haut, et Malachie lui indiqua, fixé par une chaîne d'or à sa table, un volumineux codex intégralement couvert de listes.

 

Guillaument enfila les mains dans sa coule, qui s'ouvrait sur sa poitrine pour former une poche, et en retira un objet que je lui avais déjà vu dans les mains, et sur son visage, au cours du voyage."

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